150 euros par vache: une mesure de défiscalisation pour éviter la baisse du cheptel bovin

Par Epoch Times avec AFP
6 octobre 2023 17:50 Mis à jour: 6 octobre 2023 17:54

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé vendredi une mesure de défiscalisation en faveur des éleveurs bovins, qui ont vu leur imposition augmenter en raison de la hausse de la valeur de leur cheptel.

« Dans le budget 2024, une mesure exceptionnelle de soutien à l’élevage français prendra la forme d’une provision de 150 euros par vache, à hauteur de 15.000 euros par exploitation, soit cent vaches, afin de réduire l’imposition des éleveurs qui résulte de l’augmentation de la valeur de leur stock », a indiqué M. Le Maire dans un entretien au quotidien régional La Montagne. « C’est une demande forte du monde de l’élevage. En ces temps de disette budgétaire nous avons voulu malgré tout y accéder », a ajouté celui qui fut ministre de l’Agriculture de 2009 à 2012.

« Plusieurs dizaines de millions d’euros »

Lors d’une visite au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Bruno Le Maire a précisé que la mesure allait coûter « plusieurs dizaines de millions d’euros ». Cette défiscalisation était réclamée par la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire, qui souligne qu’avec l’inflation la valeur comptable des vaches augmente, ce qui in fine fait augmenter les impôts de l’exploitant.

Éviter la vente de « quelques vaches » pour réduire l’impôt

Sur le plan comptable, les vaches sont du « stock immobilisé ». « Nous devons stopper la décapitalisation (baisse, ndlr) du cheptel bovin francais », a asséné M. Le Maire au Sommet de l’élevage. « Nous devons stopper cette hémorragie comme nous sommes arrivés depuis quelques années à stopper l’hémorragie industrielle ».

Cette mesure est de fait perçue comme un moyen de lutter contre la baisse du cheptel et le recul de la production française de bœuf et de lait. Sans défiscalisation, « des éleveurs pourraient être tentés de vendre quelques vaches » pour réduire leur impôt, ce qui risque de se traduire par une « perte de capacité de production », avait pointé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, mercredi lors d’une conférence de presse.

Alors que les professionnels craignent aussi de faire les frais de la volonté gouvernementale de baisser le coût de l’alimentation, le ministre a assuré qu’il « veillerait à la défense des intérêts » des agriculteurs lors des négociations annuelles entre les supermarchés et leurs grands fournisseurs de l’agroalimentaire. Bercy porte actuellement un projet de loi pour avancer la date du début de ces négociations dans l’espoir de faire baisser les prix plus vite dans les rayons. « La baisse des prix en rayons ne doit pas se traduire par un effort des producteurs mais par un effort des distributeurs et des industriels », a affirmé vendredi M. Le Maire.

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