Le prix des masques chirurgicaux qui seront vendus dans les commerces dans le cadre du déconfinement sera plafonné à 95 centimes l’unité, a annoncé vendredi la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, Agnès Pannier-Runacher.
Il s’agit d’un prix qui scandalise les professionnels de santé ainsi que le magazine pour la défense des consommateurs.
De 3,50 euros la boîte à 40
« J’ai retrouvé des anciennes boîtes de masques chirurgicaux dans mon cabinet, et je sais qu’elles coûtaient plutôt autour des 3,50 euros que 40 ! Cela faisait 7 centimes l’unité, bien loin des 0,95 centimes », explique le Dr Jérôme Marty, médecin généraliste et président du syndicat de médecins UFML (Union française pour une médecine libre) à LCI.
Pour les professionnels de santé, cet équipement indispensable, d’une durée d’efficacité de 4 heures, revient très cher. Contacté par LCI, Bercy explique que ce prix « tient compte des offres pratiquées sur les marchés d’importation ».
Des frais supplémentaires pour les familles
Pour les familles, ce produit qui deviendra quasi obligatoire ; il s’agit de frais supplémentaires importants.
Lionel Maugain, journaliste pour le magazine de défense des consommateurs, a mené une enquête sur les prix des masques à usage unique ou réutilisables. Son enquête a paru le 30 avril. « C’est exorbitant, 95 centimes. Alors évidemment, avant la crise, j’ai été regarder les prix qui étaient pratiqués, c’était 10 fois moins », dit-il dans une interview à France Info.
Pour les masques en tissu grand public, pas d’encadrement des prix pour l’instant, car selon Agnès Pannier-Runacher, « l’offre est beaucoup moins homogène que celle des masques chirurgicaux ».
En effet depuis lundi, les pharmacies et les bureaux de tabac sont autorisés à vendre ces masques en tissu. « Les prix, c’est le grand carnaval », dit le journaliste de 60 millions de consommateurs. « Comme on l’a indiqué, on a des masques qui sont vendus jusqu’à 15 euros dans certaines pharmacies. »
Dans un contexte où les déplacements sont limités, et avec des produits obligatoires pour la plupart des personnes, le consommateur n’a pas beaucoup de choix car il n’a pas la possibilité de comparer les prix. Les vendeurs dans ce cas sont en position de force, selon Lionel Maugain.
Les grandes surfaces promettent de vendre les masques à prix coûtant, mais selon le journaliste, même à 60 centimes le masque, le prix reste « très élevé pour la plupart des familles, sachant que l’on ne sait pas encore exactement dans les familles combien de masques il faudra par semaine, par exemple ». Les frais de masque pourront atteindre 100 à 200 euros par mois, selon Lionel Maugain.
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