À Lille, le lycée musulman Averroès fait sa rentrée sans subventions

Par Epoch Times avec AFP
2 septembre 2024 11:06 Mis à jour: 2 septembre 2024 18:31

Certains parents et élèves sont « anxieux », mais la direction du lycée musulman Averroès de Lille les a appelés à « l’excellence » lundi, dans l’objectif de reconquérir le contrat d’association avec l’État, résilié à partir du 1er septembre pour manquement « aux principes fondamentaux de la République ».

« Le message est de maintenir le niveau d’excellence, j’ai dit aux élèves qu’il est plus important que jamais de se concentrer sur leur travail », a déclaré à l’AFP le directeur de l’établissement, Éric Dufour. « Tout le monde est perturbé » et il y a « un grand sentiment d’injustice » mais « l’objectif, c’est de poursuivre en s’appuyant sur des donateurs, des collectes, tout en restant au-dessus de tout soupçon en matière de financement et de programme, pour retrouver le contrat d’association avec l’État », a-t-il souligné.

Averroès, fondé en 2003 après l’interdiction du port du voile à l’école, est passé sous contrat en 2008, avant de devenir le principal lycée musulman de France avec plus de 450 élèves. Mais en cette rentrée, faute de subventions, il a dû doubler ses frais de scolarité et ne compte plus que 270 élèves. « On est anxieuses, scolairement, car il n’y aura plus de contrôle continu pour le bac et financièrement : on n’a plus le droit aux bourses », a déploré Latifa Aït-Bella, dont la fille Soumaya entre en Terminale. Elle va travailler davantage et demander l’aide de sa famille pour ce « gros sacrifice financier », mais il n’était pas question de changer d’établissement : « il en va de la santé mentale et de la réussite de ma fille ».

Un risque de « mort lente de l’établissement »

Le préfet des Hauts-de-France avait rompu ce contrat en décembre 2023, une décision confirmée en référé en juillet, en attendant que la justice se prononce sur le fond dans les mois à venir. Il est reproché à des responsables de l’établissement de s’être opposés sans motif suffisant à un contrôle inopiné du Centre de documentation et d’information (CDI) et d’avoir cité comme source pour des cours d’éthique musulmane un recueil de textes religieux comprenant des commentaires qui prônent la peine de mort en cas d’apostasie et la ségrégation des sexes.

Le groupe scolaire Averroès, comprenant également un collège hors contrat, compte environ 600 élèves. Devant le tribunal administratif en juillet, son avocat Me Sefen Guez Guez avait souligné le risque de « mort lente de l’établissement », comptant de nombreux élèves boursiers et régulièrement classé parmi les meilleurs de la région.

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