Le colonel Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali, s’en est violemment pris samedi à la tribune de l’ONU au gouvernement français, qu’il a qualifié de « junte », ainsi qu’à plusieurs responsables africains et au secrétaire général de l’ONU.
Évoquant le retrait des militaires français de la force Barkhane du Mali, il a estimé lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations unies que le Mali avait été « poignardé dans le dos par les autorités françaises ».
La déclaration du Premier Ministre Malien aux Nations Unies est une bombe politique et diplomatique.
TROIS FOIS il déclare :
– que la Macronie est une junte
– qu’elle a armé les terroristes au Mali
– qu’elle a falsifié des documents. pic.twitter.com/T71C6UZb3q— Idriss J. Aberkane Ph.D, Ph.D & Ph.D (@idrissaberkane) September 25, 2022
Antonio Guterres contredit par Abdoulaye Maïga
Le Premier ministre par intérim a rejeté les déclarations du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui a affirmé, il y a quelques jours lors d’une interview à RFI et France 24, que les 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis début juillet n’étaient pas des « mercenaires », contredisant les accusations de Bamako.
« Souffrez que je vous exprime mon profond désaccord suite à votre récente sortie médiatique », a lancé le colonel, qualifiant l’affaire de « bilatérale et judiciaire ».
Alors que cette affaire a tourné à la crise diplomatique entre les deux pays voisins, il a estimé que cela « ne (relevait) pas des attributions du secrétaire général des Nations unies ».
« M. le secrétaire général, le Mali tirera toutes les conséquences de droit de vos agissements », a-t-il ajouté, avant de répéter sa demande d’une réforme de la force de maintien de la paix de l’ONU au Mali, la Minusma, en cours de revue par l’ONU.
Plusieurs responsables africains vertement critiqués
Le colonel Maïga a également vertement critiqué plusieurs responsables africains, comme le président nigérien Mohamed Bazoum, qu’il a accusé de ne pas être nigérien, ou le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, en décrivant la « manœuvre » permettant à un président de « conserver le pouvoir pour lui seul et son clan » en changeant la Constitution pour obtenir un troisième mandat.
Il a également accusé le président en exercice de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, de « mimétisme » des Nations unies.
« Il est important de lui préciser que le secrétaire général des Nations unies n’est pas un chef d’État et le président en exercice de la Cédéao n’est pas un fonctionnaire. Par conséquent, il serait indiqué qu’il ne banalise pas la Cédéao », a-t-il déclaré.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.