Le gouvernement a annoncé jeudi qu’il allait allouer 12 millions d’euros par an aux départements pour que les enfants placés, suivis par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), ne soient plus « lâchés dans la nature » lorsqu’ils atteignent 18 ans, mais systématiquement accompagnés vers l’autonomie.
Ce plan, intitulé « Zéro sortie sèche de l’ASE », doit être mis en place via des contrats que l’État espère signer d’ici juin avec chaque département, ont précisé les secrétaires d’État chargés respectivement de la protection de l’enfance et des politiques familiales, Adrien Taquet et Christelle Dubos, lors de la présentation de cette stratégie à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Mettre un terme aux sorties sèches de l’aide sociale à l’enfance dès 2019.
C’est l’engagement que nous prenons dès maintenant avec les départements.Vous l’avez tous dit @FouziMathey, ce n’est pas un chèque en blanc : c’est un combat.@AdrienTaquet @onoblecourt @ADepartementsF pic.twitter.com/QYqn6Ndq0b
— Christelle Dubos (@duboschristelle) February 14, 2019
Le dispositif, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie contre la pauvreté annoncé en septembre par Emmanuel Macron, a été élaboré sur la base d’un rapport élaboré par un groupe de travail composé en partie de jeunes adultes, eux-mêmes anciens enfants placés.
.@onoblecourt rappelle l'un des engagements de la #StratégiePauvreté : mettre un terme au puits de souffrance que sont les sorties non accompagnées de l'aide sociale à l'#enfance. 135M€ mobilisés dès cette année et un cadre contractuel avec tous les départements de France. pic.twitter.com/DvyvE8HFgt
— Délégation interministérielle contre la pauvreté (@Delegpauvrete) February 14, 2019
Il s’agit d’aider les conseils départementaux à faire « plus et mieux » pour « accompagner le plus en amont possible », avant leurs 18 ans, les quelque 21 000 jeunes concernés chaque année, et pour « préserver un lien » avec eux une fois qu’ils sont majeurs. Pour cela, les jeunes pourront s’appuyer sur des personnes ressources ou des associations de leur choix.
« Nous ne pouvons nous résigner à donner comme seule boussole à ces jeunes l’injonction froide et réglementaire de s’en sortir seuls », a estimé Mme Dubos, pour qui le système actuel « ajoute de l’indifférence à l’injustice ».
@Delegpauvrete : O.Noblecourt introduit le document de référence “Accompagner les sorties de l’Aide Sociale à l’Enfance” #ASE pour mettre un terme dès 2019 dans la plupart des départements aux sorties sèches des #jeunesmajeurs #protectiondelenfance pic.twitter.com/JSlbI3bPa4
— SOSVillagesd'Enfants (@SOSVE_FRANCE) February 14, 2019
« Nous ne pouvons plus tolérer (…) que la collectivité publique se désintéresse de leur sort, ou alors cela signifierait que nous participons à les abandonner une seconde fois », a renchéri M. Taquet.
Hier, avec d'anciens #EnfantsPlacés, nous avons décidé d'exprimer notre colère lors de la présentation officielle du référentiel: « Accompagner les sorties de l’Aide sociale à l’enfance » en présence d'@AdrienTaquet.
Nous demandons à l'État de ne plus nous jeter à #LaRueÀ18ans! pic.twitter.com/fzbodbkzSp
— Lyes Louffok (@LyesLouffok) February 15, 2019
Les départements signataires « devront s’engager à permettre aux jeunes d’accéder à un logement », prévoit par ailleurs le document. Actuellement, un quart des personnes sans domicile fixe âgées de 18 à 25 ans sont d’anciens enfants placés confiés à l’ASE.
Les départements signataires du contrat devront aussi accompagner les jeunes dans leurs démarches pour accéder à des ressources (comme des bourses d’études), ainsi que dans leurs démarches d’insertion professionnelle – en leur laissant la possibilité de se réorienter, si besoin. Enfin, le plan prévoit de veiller à éviter les ruptures dans la couverture santé des jeunes concernés.
.@christophe_p (UDI-AGIR) alerte le Gvt sur les difficultés des départements dans l’exercice des missions relatives à l’aide sociale à l’enfance, auxquelles s’ajoute la prise en charge des mineurs non accompagnés, de plus en plus nombreux. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/1aDGZeGzmz
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) February 13, 2019
Le président (PS) du département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, s’est félicité du « signal important » envoyé par cette stratégie, mais a critiqué l’insuffisance des moyens alloués par le gouvernement.
Dans son département, le fait d’accompagner après leurs 18 ans les deux tiers des jeunes de l’ASE, via un « contrat jeune majeur », coûte 20 millions d’euros par an à la collectivité, « mais l’État ne nous accompagne qu’à hauteur de 400 000 euros », a-t-il déploré.
D. S avec AFP
Cet article vous a intéressé ? Partagez-le avec vos amis et laissez-nous vos commentaires
VIDÉO RECOMMANDÉE :
Les insectes, un déclin mondial sans précédent
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.