Les larmes aux yeux, des dizaines d’habitants d’Annecy choqués déposent des fleurs ou viennent se recueillir devant le petit mémorial improvisé dans l’aire de jeux où un réfugié syrien a poignardé jeudi matin quatre très jeunes enfants, suscitant une forte émotion en France.
Les bouquets de roses blanches, les peluches, bougies et messages de soutien s’accumulent devant les châteaux de bois et les toboggans du jardin d’enfants situé au bord du lac, rouvert dès jeudi après-midi par les autorités quelques heures après le drame. Julie, une lycéenne qui préfère rester anonyme car elle a séché les cours, est venue « avec une copine » déposer une rose pour « rendre hommage aux victimes attaquées hier », là où, à part les offrandes, ne subsiste aucune trace de la tragédie. Les camions de service municipaux circulent comme à l’accoutumée, des joggeurs et des cyclistes passent en soufflant dans les allées le long des stands de location de pédalos. Dans l’aire de jeux, une petite fille fait de la balançoire en riant, poussée par son père.
Leo Ganassali, un commercial de 21 ans, est venu avec son petit frère déposer un énorme bouquet de fleurs après une « nuit difficile ». « On n’est pas préparé » à de tels événements, confie-t-il, très ému. « Je ne sais pas si c’est un réflexe humain ou pas mais cette culpabilité d’être impuissant face à cette situation là… Hier, je n’ai pas pu aller au boulot. Honnêtement, je n’ai pas pu bouger de chez moi et ce matin, c’était obligatoire d’avoir une pensée aux victimes », dit-il. « Je me suis revu enfant ici jouer dans ce parc et le voir aujourd’hui en deuil, c’est très, très compliqué », souligne-t-il.
« Il y a beaucoup trop d’émotion », opine une dame sexagénaire qui préfère ne pas donner son nom. « On l’appelle les jeux du Pont des Amours, c’est sacré. C’est notre endroit, c’est notre jardin, vous comprenez ? » Si elle dit s’être « forcée à venir » en ce jour de grande tristesse, elle entend bien continuer à le fréquenter avec ses petits-enfants. « On ne nous l’enlèvera pas. Ce jardin est mon jardin, c’est notre jardin, on a le plus beau d’Annecy », tout près du centre historique, de ses canaux et de ses grands cafés.
« L’innocence attaquée, quelle tristesse !! Une pensée très émue pour les petites victimes et autres blessés », peut-on lire parmi les messages écrits à la main déposés dans l’aire de jeux.
Thierry Dekoninck, un habitant des environs, est venu vendredi matin déposer des roses dans cette aire où il vient « pratiquement tous les dimanches » avec ses enfants. Il ressent « de la tristesse, de la peine pour la famille, un peu la haine aussi parce que le monde devient fou, j’ai l’impression ».
« On est dans le temps de l’émotion, on est encore dans le temps des soins pour ces petits enfants », a résumé vendredi la Première ministre Élisabeth Borne, qui s’était rendue la veille à Annecy.
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