Quatre hommes âgés d’une vingtaine d’années ont été condamnés jeudi par le tribunal correctionnel de Versailles à des peines allant de un à deux ans de prison ferme pour leur participation à l’attaque du commissariat d’Élancourt (Yvelines) fin juin.
Après la mort à Nanterre le 27 juin de Nahel, 17 ans, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier, des émeutes avaient embrasé de nombreuses villes à travers le pays et des bâtiments publics avaient été pris pour cible.
À Élancourt, avec un véhicule de police brûlé, des dommages au commissariat, à des arrêts de bus et à des commerces, les dégâts causés représentent plus de 100.000 euros, a rappelé la présidente du tribunal.
« Prétexte pour un déchaînement de haine sans précédent »
Pour la procureure, la mort de Nahel « n’a été qu’un prétexte pour un déchaînement de haine sans précédent ». « Je trouve ça aberrant », a affirmé Me Chloé Rueff, l’avocate de deux des prévenus, qui a assuré à l’AFP après la décision du tribunal qu’elle allait faire appel pour l’un de ses clients, placé sous mandat de dépôt. « Il y a des événements qui se sont produits le soir des faits que l’on ne peut pas leur attribuer mais qu’on a voulu punir », argue-t-elle.
À Élancourt, un groupe d’une trentaine de personnes aux visages masqués ont attaqué un véhicule de la police municipale, l’aspergeant d’un liquide inflammable qui a pris feu au contact d’une étincelle de mortier d’artifice. Le groupe a ensuite tiré avec ces mortiers sur le commissariat d’Élancourt, menaçant et insultant les deux policiers qui se trouvaient à l’intérieur.
« On a vraiment eu peur pour nos vies »
À l’arrivée de renforts, le groupe s’est dispersé mais a envoyé à quelques mètres des policiers un cocktail Molotov qui n’a pas pris feu. « On a vraiment eu peur pour nos vies ce soir-là. Il y avait des petites bouteilles remplies d’essence qu’ils allumaient de loin, avec des mortiers en plus, on aurait pu se transformer en torches humaines », a témoigné un des agents présents ce soir-là.
Les cinq prévenus reconnaissaient tous leur présence sur place au moment de certains des faits mais niaient avoir participé à la préparation des bouteilles d’essence ou aux tirs de feux d’artifice. Un seul d’entre eux a été relaxé, le parquet estimant qu’il était le seul dont la participation active n’était pas prouvée.
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