Apothéose du festival sur glace de Pyongyang en l’honneur de Kim Jong Il, défunt dirigeant de la Corée du Nord, les couples olympiques de patinage artistique du pays hôte et de la Chine voisine ont fait échange de partenaire vendredi pour évoluer sur la glace.
Ce moment symbolisait la nette amélioration des relations entre Pékin et la Corée du Nord, puissance nucléaire, en pleine période de détente dans la péninsule et au-delà. Les quatre athlètes, les Nord-Coréens Ryom Tae Ok et Kim Ju Sik, qualifiés au mérite pour les jeux Olympiques d’hiver 2018 organisés au Sud, et les Chinois Sui Wenjing et Han Cong, médaillés d’argent en danse sur glace à Pyeongchang, étaient les stars du festival.
Les portraits de Kim Jong Il, père et prédécesseur de l’actuel dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, et du grand-père de ce dernier, Kim Il Sung, figuraient en bonne place au dessus de l’arène. C’est en souriant que les patineurs ont salué la foule à la fin de la séquence. Mais c’est un ballet diplomatique qui reprend à la fin du mois à Hanoï à l’occasion du second sommet entre Kim Jong Un et le président américain Donald Trump. Et, à la différence des spéculations qui circulent à Washington et ailleurs, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a à peine mentionné la rencontre.
En 2018, M. Kim a tenu trois sommets avec le président sud-coréen Moon Jae-in ainsi qu’un premier tête à tête historique avec M. Trump à Singapour. Les autorités nord-coréennes n’ont pas encore annoncé la date du second tête-à-tête à leur propre peuple. KCNA n’a évoqué l’événement qu’il y a trois semaines, en expliquant que l’émissaire spécial dépêché par M. Kim a Washington avait « discuté de la question du second sommet Corée du Nord/Etats-Unis ».
Le ministre vietnamien des Affaires étrangères s’est rendu à Pyongyang cette semaine, mais là encore, KCNA ne s’est pas étendue sur le sujet, déclarant qu’il avait eu un « échange de vues en profondeur » sur « des questions régionales et internationales d’intérêt mutuel ». La quête menée par Pyongyang pour mettre au point bombes nucléaires et missiles balistiques capables de les transporter jusque sur la partie continentale des Etats-Unis lui a valu de multiples sanctions et l’a isolé sur la scène internationale.
Les relations avec la Chine, longtemps son protecteur diplomatique et bienfaiteur économique, se sont nettement améliorées ces derniers mois. M. Kim cherche le soutien du président chinois Xi Jinping dans ses négociations avec M. Trump, Pékin voyant d’un mauvais œil les tentatives de Washington pour accroître son influence dans son arrière-cour. Le numéro un nord-coréen s’est rendu en Chine le mois dernier pour sa quatrième rencontre avec le président chinois en moins d’un an. En septembre, Pékin a envoyé à Pyongyang un membre du comité permanent du politburo du Parti communiste chinois assister à un défilé militaire.
Le festival sur glace est l’une des festivités annuelles marquant la naissance de Kim Jong Il. D’après les biographies officielles nord-coréennes, il est né le 16 février 1942 dans un camp clandestin sur le mont Paektu, berceau spirituel du peuple coréen. Cette montagne est également le lieu où Kim Il Sung, fondateur de la Corée du Nord, mena la résistance contre le colonisateur japonais qui régna sur la péninsule de 1910 à 1945. Les historiens estiment qu’il est en fait né sur une base militaire soviétique en Sibérie, où son père s’était exilé.
Des dizaines de patineurs nord-coréens ont pris part au festival, athlètes olympiques et enfants, de même qu’une vingtaine d’internationaux essentiellement venus de pays d’Europe de l’Est. Dans son discours de bienvenue, un vice-ministre a expliqué qu’ils venaient sur « la scène du festival avec un sentiment de respect humble pour le grand leader camarade Kim Jong Il, le soleil éternel » de la Corée du Nord.
Les Nord-Coréens ont évolué sur la glace au son de titres comme « Nous ne pouvons pas vivre sans lui », ode à Kim Jong Un. Le couple olympique était accompagné de la chanson « Aveu », qui traite de la fidélité au parti unique au pouvoir.
D.C avec AFP
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