La justice a ordonné jeudi aux liquidateurs de Camaïeu et à la Financière immobilière bordelaise (FIB) de Michel Ohayon, dernier propriétaire de l’enseigne de prêt-à-porter, de fournir des documents comptables réclamés par d’anciens salariés, a-t-on appris auprès de leur avocat.
« Nous allons maintenant tout faire pour que cette décision soit mise en œuvre », a indiqué à l’AFP l’avocat de ces 250 ex-salariés, Fiodor Rilov, se réjouissant d’avoir « obtenu gain de cause ».
Grâce aux pièces demandées, les salariés espèrent pouvoir « retracer précisément les opérations » qui ont conduit à la dégradation de la situation puis à la faillite de Camaïeu et « en particulier identifier les opérations avec les autres sociétés du groupe, notamment Go Sport », actuellement en redressement judiciaire, souligne l’avocat.
L’ordonnance du tribunal de commerce de Lille, consultée par l’AFP, précise que des documents demandés qui ne seraient pas en possession des liquidateurs devront être fournis par la FIB et sa branche distribution Hermione, People & Brands (HPB) sous quinze jours, sous peine d’une astreinte de 3000 euros par document et par jour de retard.
Des salariés qui s’estiment avoir été « enfarinés »
« Nous ferons appel de cette décision si elle nous oblige à fournir sous astreinte des documents que nous n’avons pas et ne pouvons avoir », a réagi la direction de HPB auprès de l’AFP. Elle a précisé n’avoir pas encore « pu prendre connaissance du délibéré ni de la liste des documents demandés ».
En août 2020, la FIB avait repris via HPB 511 boutiques et environ 2600 salariés de Camaïeu, alors placé en redressement judiciaire. Deux ans plus tard, en septembre 2022, l’enseigne était liquidée à l’issue d’une nouvelle procédure devant le tribunal de commerce.
Après la liquidation de Camaïeu, Me Rilov et le délégué CGT Thierry Siwik avaient incité lors d’une assemblée générale les salariés à engager cette procédure, expliquant avoir l’impression qu’ils avaient été « enfarinés » depuis la reprise par FIB.
« Nous avons besoin des documents qui nous permettront de disposer d’une photo complète de ce qui s’est passé depuis deux ans » avait lancé Me Rilov.
Autre enseigne de HPB, Groupe Go Sport a été placé mi-janvier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Grenoble.
En novembre, le parquet de Grenoble avait ouvert une enquête pour « abus de bien social » concernant cette enseigne d’articles de sport, dont les syndicats se sont alarmés ces derniers mois de remontées d’argent significatives vers la maison mère HPB.
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