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Canada : le chef de l’opposition officielle appelle à une « croissance démographique plus faible » et à une réforme du système d’immigration

septembre 2, 2024 20:55, Last Updated: septembre 3, 2024 12:32
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Le leader du Parti conservateur Pierre Poilievre estime que, pour être viable, la croissance démographique par le biais du système d’immigration doit diminuer, les nombres actuels de nouveaux arrivants mettant le pays à rude épreuve.

« Nous devons avoir une croissance démographique plus faible. Cela ne fait aucun doute », a déclaré Pierre Poilievre aux journalistes à Ottawa le 29 août.

M. Poilievre a accusé le gouvernement fédéral d’augmenter rapidement la population par le biais de l’immigration « à un rythme trois fois supérieur à celui du parc immobilier ».

« Nous devons avoir un taux de croissance inférieur à celui du logement, des soins de santé et de l’emploi », a-t-il déclaré.

Ces dernières années, l’immigration temporaire et permanente a augmenté à un rythme record, les objectifs d’immigration devant atteindre 500.000 personnes d’ici 2025 et le nombre de résidents permanents ayant doublé entre 2021 et 2024, pour atteindre plus de 2,7 millions. Le nombre de détenteurs de permis de travail était légèrement supérieur à un demi-million en 2021 et a grimpé à plus de 1,3 million au deuxième trimestre de 2024.

Le leader conservateur a affirmé que la fraude et les abus dans les programmes pour travailleurs étrangers temporaires avaient « détruit ce qui était le meilleur système d’immigration au monde » et a déclaré que le nombre d’étudiants étrangers avait augmenté « presque trois fois plus vite que le parc immobilier ».

Pour M. Poilievre, s’il devenait Premier ministre, le programme des travailleurs étrangers temporaires serait utilisé « exclusivement pour occuper des emplois que les Canadiens ne peuvent pas ou ne veulent pas occuper », et les étudiants étrangers ne seraient autorisés à entrer au Canada que s’ils ont « les moyens de payer leurs factures, un endroit où vivre et une vraie lettre d’admission d’un vrai établissement d’enseignement ».

Nouvelles mesures

Lors d’une retraite du cabinet libéral le 26 août, le ministre de l’Immigration Marc Miller a annoncé qu’Ottawa prenait des mesures pour réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires au Canada.

« Le paysage a changé, nous ne sommes plus confrontés à la même pénurie de main-d’œuvre qu’il y a quelques années. Le paysage politique doit donc lui aussi évoluer », a-t-il déclaré, ajoutant que d’autres mesures de réduction seraient annoncées.

Les nouvelles règles prévoient d’empêcher les demandes de travailleurs étrangers temporaires dans le domaine des bas salaires dans les zones métropolitaines ayant un taux de chômage de 6 % ou plus, de supprimer les exceptions pour les « secteurs de la sécurité alimentaire » comme l’agriculture et la transformation du poisson, et d’empêcher les employeurs d’embaucher plus de 10 % de leur main-d’œuvre totale par l’intermédiaire du programme. Ces règles plus strictes devraient réduire le nombre de ces travailleurs de 65 000.

Le 26 août, le Premier ministre Trudeau a également déclaré que le gouvernement canadien envisageait de réduire le nombre de résidents permanents acceptés au Canada chaque année. « Ce sont les discussions que nous avons en tant que cabinet ici et dans les mois à venir », a déclaré M. Trudeau à la presse.

Selon un récent sondage Léger, 65 % des Canadiens estiment que l’ambition du gouvernement fédéral d’accueillir 500.000 nouveaux immigrants en 2025 et 2026 est « trop », tandis que 20 % estiment être en accord avec ce nombre et 3 % l’estiment insuffisant. Le sondage a révélé que 78 % des personnes interrogées pensent que l’immigration contribue à la crise du logement dans le pays, 76 % estiment qu’elle met les services médicaux à rude épreuve et 72 % jugent la politique d’immigration du gouvernement fédéral « trop généreuse ».

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