Six personnes, dont quatre enfants de 22 à 36 mois « en état d’urgence absolue », ont été blessées jeudi matin dans un parc des rives du lac d’Annecy par un homme de nationalité syrienne armé d’un couteau.
Voilà ce que l’on sait sur cette attaque « sans aucun mobile apparent », dont l’éventuel caractère terroriste est toujours en cours d’évaluation.
Peu après 9h30 aux abords du jardin de l’Europe, un parc très fréquenté situé sur les rives du lac d’Annecy, un homme vêtu d’un short noir, un foulard bleu noué sur la tête, a agressé au couteau un groupe d’enfants sur une aire de jeu. Selon différents témoignages, il a ensuite tenté de s’enfuir, blessant un homme dans sa fuite, avant d’être interpellé par des policiers qui ont ouvert le feu, touchant à cette occasion un adulte déjà blessé par l’agresseur.
Intervention de la police
La police a mis quatre minutes pour interpeller l’auteur de l’attaque. Selon une source policière, un premier appel a été reçu par la salle de commandement d’Annecy à 9h41 et il a été arrêté à 9h45.
L’auteur présumé est un homme né en 1991 de nationalité syrienne, Abdalmasih H., qui a vécu pendant dix ans en Suède où il a obtenu le statut de réfugié. Il a été marié et a un enfant de trois ans avec une femme de nationalité suédoise, dont il a divorcé l’an dernier. Selon son ex-femme, qui a parlé à l’AFP, Abdalmasih H avait quitté la Suède car il n’arrivait pas à obtenir la nationalité suédoise.
Arrivé en France l’année dernière, il était « sans domicile fixe », selon la procureure d’Annecy Line Bonnet-Mathis. Il a introduit le 28 novembre 2022 une demande d’asile à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) qui a été refusée, car il avait obtenu le statut de réfugié en Suède.
Abdalmasih H. portait une croix chrétienne et a dit en anglais la phrase « Au nom de Jésus Christ » au moment de l’attaque. Dans sa demande à l’Ofpra, il se présentait comme un « chrétien de Syrie », selon une source policière.
Du point de vue du droit de l’Union européenne, l’homme était en situation régulière. Il n’était en outre connu d’aucun fichier de police, « d’aucun service de renseignement » et n’a pas « d’antécédent psychiatrique identifié », selon la Première ministre Élisabeth Borne, qui s’est rendue sur place. Jeudi en milieu d’après-midi, l’assaillant présumé était en garde à vue au Commissariat d’Annecy. Il ne présentait aucune blessure grave, selon la procureure.
Quatre enfants en « urgence absolue »
Six personnes ont été blessées, dont quatre enfants âgés de 22 à 36 mois qui se trouvent « en état d’urgence absolue », selon la procureure d’Annecy. Celle-ci a précisé que deux jeunes touristes, un Britannique et un Néerlandais, figurent parmi les victimes. Un homme de 78 ans a également été légèrement touché.
Une cellule de crise a été installée à la préfecture de Haute-Savoie et les abords du parc ont été bouclés par un important dispositif policier alors que l’attaque a semé l’effroi dans cette ville habituellement très calme de 135.000 habitants. En début d’après-midi jeudi, le parquet national anti-terroriste (Pnat) ne s’était pas saisi de l’affaire, une évaluation de l’agression étant en cours.
Selon la procureure d’Annecy, « aucun mobile terroriste apparent » n’a jusqu’à présent été relevé.
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