La directrice d’une école de langues étrangères d’une province côtière de Chine, où il a été rapporté que des centaines d’étudiants sont récemment tombés gravement malade, a accusé les médias officiels chinois de diffuser des rapports erronés.
« Les médias ne disent pas la vérité ; nous n’avons rien à cacher », a tenu à préciser Cao Hui, la principale de l’école des langues étrangères de Changzhou (province du Jiangsu), en réponse à la question d’un parent représentant les élèves malades, selon les rapports de Beijing News du 20 avril, un média semi-officiel.
La veille, les médias de Chine continentale avaient annoncé qu’environ 500 élèves de l’école de Changzhou avaient été frappés d’une série de maladies – de graves cas de dermatite, d’eczéma, de lymphome et même de leucémie. Les teneurs en toxines dans le sol de la zone incriminée seraient très élevées, et contiendraient du chlorobenzène, un produit chimique hautement toxique qui endommage les reins, le foie et le système nerveux.
Selon CCTV (China Central Television), le radiodiffuseur de l’État chinois, les polluants présents dans le sol et l’air seraient identiques à ceux du site industriel à proximité. En outre l’emplacement même du site de l’école avait accueilli par le passé trois usines de produits chimiques.
Cependant la directrice Cao insiste sur le fait qu’il n’y a pas de corrélation entre l’environnement hautement toxique de l’école et les problèmes de santé présentés par ses élèves.
Sur China Daily, Cao a fait une mise au point : « Les premiers symptômes de l’étudiant qui a un lymphome sont apparus fin juillet, avant notre déménagement sur le nouveau campus ». Et « un autre étudiant que CCTV avait annoncé souffrir de leucémie, s’est révélé introuvable dans l’établissement ».
Sur Sina Weibo, le très populaire site de microblogging chinois, les internautes n’ont pas été avares en critique à la fois contre Cao et contre les autorités locales.
L’utilisateur ‘Large Refrigerator Solo’ de Guangdong s’est indigné : « Hier, vous forciez la principale d’une école à dire que tout allait bien. Et aujourd’hui, les fonctionnaires de Changzhou annoncent qu’en fait les étudiants de l’école sont malades. Vous faites donc passer la principale pour une menteuse et maintenant les gens sont en colère contre elle. Quelle grande tactique du gouvernement local, qui déplace la haine sur quelqu’un d’autre !».
Yixing du Zhejiang a quant à lui fait l’analyse suivante : « L’école est manifestement devenue le bouc émissaire du gouvernement. C’est pourtant le gouvernement local qui a attribué l’emplacement du site de l’école. Aucune école ne s’attribue elle même son site d’installation. Oh, ces pauvres enfants ! ».
À la chaine New Tang Dynasty Television basée à New York, Zhang Junfeng, spécialiste en conservation d’eau et professeur à l’Université de Californie du Sud, a confié ne pas croire que l’histoire de cette « école toxique » soit un incident isolé. Il est persuadé qu’à l’avenir de tels problèmes sociaux deviendront fréquents. Pour lui, « les fonctionnaires locaux n’ont généralement que de piètres compétences en gestion et une faible moralité à cause de l’actuelle bureaucratie chinoise et du système électoral officiel. C’est un phénomène qui concerne toute la Chine ».
Et Zhang de conclure : « Tout ce qu’ils connaissent c’est comment maintenir et protéger leurs postes. Donc, ils font très peu d’efforts pour assurer la gestion des affaires publiques courantes. Ils peuvent être entrain de crouler sous les problèmes, ils vont juste essayer de maintenir le statu quo. Et quand les choses iront de travers, ils essayeront simplement de les couvrir ».
Version anglaise : School Principal of ‘Toxic School’ in China Accuses Regime Broadcaster of Lying About Sick Students
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