Les Républicains se rendent mercredi et jeudi au congrès de la droite européenne à Bucarest pour s’opposer à la désignation attendue par le PPE de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen comme candidate à un nouveau mandat, avec le risque de se retrouver en porte-à-faux avec leur famille politique.
Retenu à Paris par la réunion organisée sur l’Ukraine jeudi par Emmanuel Macron, le patron des Républicains Éric Ciotti a annoncé mardi sur franceinfo avoir écrit au patron du Parti populaire européen (PPE) Manfred Weber pour lui signifier que la présidente sortante « ne bénéficiera pas du soutien des LR ».
« Une forme de dérive technocratique »
Le député des Alpes-Maritimes reproche à Mme von der Leyen, issue du PPE, d’incarner « une forme de dérive technocratique qui met à mal nos agriculteurs et l’ouverture des frontières aux migrants ». Avec huit eurodéputés, Les Républicains n’ont guère les moyens de peser sur le plus grand groupe du Parlement européen, qui en compte 178 sur 705.
La tête de liste de la droite française, l’eurodéputé sortant François-Xavier Bellamy, en est conscient et a affirmé à l’AFP espérer que les délégués du PPE puissent s’exprimer lors d’un vote jeudi à Bucarest afin de démontrer que « les Français ne sont pas les seuls à avoir des réserves sur cette candidature ».
M. Bellamy estime que l’opposition du PPE la semaine dernière au texte « Restauration de la nature » poussé par la Commission, constitue « un signe qu’il y a une frustration très largement partagée par beaucoup de collègues du groupe ».
Selon une source du parti, Mme von der Leyen, élue il y a 5 ans « avec seulement neuf voix d’écart » pourrait rencontrer des difficultés cette année pour être reconduite « si le socle du PPE se réduit après les élections et les eurodéputés LR votent contre elle ».
« La seule façon de la débarquer, c’est d’envoyer un maximum de députés Les Républicains siéger au Parlement européen, au sein du PPE », a argumenté, pour sa part, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix. Aussi bien M. Ciotti que M. Bellamy ont nié que l’opposition de LR à la candidature de Mme von der Leyen soit synonyme de rupture avec la droite européenne.
« On n’a aucune intention de fragiliser l’unité du PPE », s’est défendue la tête de liste LR. « Nous assumons dans une famille politique d’être minoritaires », a expliqué, pour sa part, M. Ciotti, qui assure ne pas croire en la réélection de la présidente sortante et se dit convaincu que le PPE devra chercher une autre solution.
Les élections européennes de juin déboucheront sur un renouvellement des têtes des principales institutions de l’UE, dont celle de la Commission, qui doit refléter l’équilibre politique issu du scrutin. Le PPE compte le plus de chefs d’État et de gouvernement au sein de l’UE et devrait arriver en tête des élections, selon les sondages.
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