Une mobilisation éclair de nationalistes européens, et plus largement de citoyens, de l’est à l’ouest du continent, inquiets contre un pacte mondial pour réguler les migrations, a rallumé les querelles politiques sur ce sujet toujours brûlant qui paralyse la coopération des États.
Le document négocié sous l’égide de l’ONU est à l’origine d’une crise politique en Belgique au sein de la coalition gouvernementale du libéral Charles Michel, mis sous pression par les nationalistes flamands de la N-VA opposés à ce texte.
En Slovaquie, le ministre des Affaires étrangères Miroslav Lajcak, ancien diplomate des Nations Unies, vient de claquer la porte du gouvernement en réaction à la décision de son pays de rejeter le pacte.
Contrairement à de nombreux pays de l’Union Européenne les français sont privés de débat sur un sujet aussi fondamental et sensible que les migrations
Le Parlement n’est pas saisi !
La France ne doit pas signer le #PacteMondialsurlesMigrations à Marrakech https://t.co/W10Nno21ND— Valérie Boyer (@valerieboyer13) December 8, 2018
Le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz essuie de cinglantes critiques depuis qu’il s’est rallié aux vues de son partenaire d’extrême droite FPÖ pour boycotter le texte.
Lors du sommet international organisé à Marrakech, les 10 et 11 décembre, sept pays de l’UE (Hongrie, Autriche, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Bulgarie, Lettonie) ont annoncé qu’ils n’enverraient pas de représentants au Maroc valider le document qu’ils avaient pourtant adopté, comme tous les pays de l’ONU à l’exception des États-Unis, en juillet dernier.
C'est censé nous donner une meilleure image d'Emmanuel Macron le fait qu'il n'aille pas lui-même à Marrakech dans les prochains jours mais qu'il y envoie un(e) ministre signer ce "pacte mondial pour les migrations" à sa place ?
Sans vote ni signature, la conférence devait être une simple étape formelle. Mais le sujet déchaînant les passions, une quinzaine de pays ont fait part de leur retrait ou du gel de leur décision.
L’Italie, où l’extrême droite est au gouvernement, a de son côté décidé de geler sa signature, s’en remettant à un vote ultérieur du parlement.
Traître à sa famille UMP/LR qui l'avait fait sénateur, le secrétaire d'état Jean Baptiste Lemoine va signer pour le compte de Macron le traité de Marrakech sur les migrations. Les convictions, c'est beau comme l'antique…les citoyens peuvent être écœurés par cet énergumène
— pharos (@ChandelonR) December 8, 2018
Au-delà de ces pays qui défendent une ligne dure en matière d’accueil des migrants, le débat sur le pacte onusien est monté en puissance, en l’espace de quelques semaines, dans un nombre croissant de pays européens.
Qu’il s’agisse de la question du sauvetage des migrants en mer ou de la répartition des demandeurs d’asile en Europe, les États européens n’ont cessé d’afficher leurs divergences depuis l’afflux migratoire de 2015.
« Le pacte remet en lumière les divisions qui existent entre Européens, entre ceux qui sont favorables à une gestion coordonnée et ceux qui sont y hostiles », ajoute M. Pascouau.
.@EmmanuelMacron et le @gouvernementFR vont ratifier le pacte de l’ONU sur les migrations en l’absence totale de concertation des Français et du Parlement. Absolument honteux et scandaleux qu’une telle décision soit prise dans ces conditions !#Marrakech
— Annie Genevard (@AnnieGenevard) December 7, 2018
À Vienne, le gouvernement y voit une distinction trop floue entre migration légale et illégale. Le revirement autrichien, alors que le pays occupe la présidence l’UE jusqu’à la fin de l’année, a libéré les critiques au-delà du camp nationaliste.
Si le pacte pour les migrations qui doit être conclu à Marrakech n’est pas contraignant, pourquoi des pays comme Israël, l’Autriche ou les USA refusent absolument de le signer ?
Et surtout, pourquoi devrions-nous le signer ?
Entourloupe !
— Damien Lempereur (@dlempereur) December 6, 2018
Si l’écrasante majorité des membres de la droite allemande au pouvoir de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) s’est prononcée en faveur du document, certaines de ses figures ont commencé à émettre des réserves. En France, le parti de droite Les Républicains (LR) a critiqué le texte et demandé un débat au parlement.
D. S avec AFP
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