L’Oscar de la meilleure actrice décerné dimanche à Olivia Colman récompense une comédienne à la trajectoire fulgurante, qui a la particularité d’avoir déjà interprété deux reines sur les écrans, dont la souveraine britannique Elizabeth II.
Exubérante et démonstrative, cette Anglaise de 45 ans coiffe au poteau les Américaines Lady Gaga et Glenn Close, et s’adjuge la statuette dorée pour son rôle dans le film « La Favorite », où elle campe une reine Anne d’Angleterre à la santé fragile et au caractère instable, au cour d’une lutte de pouvoirs entre sa conseillère et sa servante, interprétées par Rachel Weisz et Emma Stone.
« C’est honnêtement assez stressant. C’est drôle. J’ai un Oscar », a lancé Olivia Colman, visiblement surprise au moment de recevoir le précieux sésame. Et l’actrice britannique a profité de son discours de remerciement pour rendre hommage à une de ses concurrentes. « Glenn Close, tu as été mon idole pendant si longtemps.Je ne voulais pas que ça se passe ainsi », a-t-elle dit à la comédienne de 71 ans, repartie bredouille, pour la septième fois, de la cérémonie des Oscars.
Dans cette comédie dramatique se déroulant dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, Olivia Colman donne vie à cette monarque souvent oubliée grâce à une performance percutante. Un rôle qui a permis à cette mère de trois enfants d’entrer dans le cercle très fermé des artistes britanniques s’étant vu confier la mission d’incarner une figure royale.
Une étiquette prestigieuse qu’elle préfère relativiser.
« Les personnages que j’ai eu la chance de jouer, bien d’autres actrices auraient pu les jouer », a-t-elle déclaré dans une émission réalisée par l’acteur écossais David Tennant, l’un de ses amis, disponible en podcast. « Je me dis souvent que les gens vont s’en rendre compte ». Elle use de la même franchise pour décrire les problèmes de poids ou les traumatismes de la reine Anne, qui, malgré ses dix-sept grossesses, n’a pas vu un seul de ses enfants atteindre l’âge adulte.
« Elle se sent lourde. Elle se sent laide. Tout le monde meurt, tout le monde la laisse », a-t-elle déclaré au Sunday Telegraph. « Après toutes ces tragédies, je pense que vous pouvez tout vous permettre. Vous pouvez vous comporter de la manière la plus horrible qui soit parce que ce qui vous est arrivé est horrible ». La deuxième reine interprétée par Olivia Colman est bien plus actuelle : dans la troisième saison de « The Crown », la série diffusée par Netflix, on la retrouvera sous les traits d’Elizabeth II, la monarque britannique, sur le trône depuis 66 ans.
Tandis que l’actrice britannique Claire Foy incarnait, dans les deux premières saisons, une jeune souveraine découvrant les responsabilités liées à sa fonction, Olivia Colman prend sa suite, dans la peau d’une reine moderne, un peu plus âgée, au cœur des années 1960 et 1970. Dans cette nouvelle saison, très attendue, sa performance sera scrutée et ne manquera pas de susciter des commentaires.
« C’est intimidant. C’est la chose la plus difficile que j’ai faite je pense, parce vous vous exposez à des critiques toutes faites », a confié Olivia Colman sur la chaîne américaine CBS. Pour prendre l’apparence d’Elizabeth II, la comédienne a dû perdre les 16 kilos qu’elle avait pris pour figurer la reine Anne et son double menton.
Avant de revêtir des costumes royaux, Olivia Colman a connu un parcours sinueux. Elle se souvient avec effroi de son apparition dans une publicité pour des crédits automobiles en 2004, qui, de son propre aveu, a failli ruiner sa carrière balbutiante. « C’est devenu le cauchemar de ma vie », dit-elle encore de ce spot qui, prévu pour seulement quelques diffusions, avait été repris pendant des mois. « C’était vraiment pénible. J’ai perdu des boulots », a-t-elle déclaré à David Tennant.
Mais ses prestations pétillantes dans plusieurs sitcoms britanniques lui ont ensuite permis d’accéder à une certaine notoriété au Royaume-Uni, et d’élargir son répertoire au-delà des rôles secondaires dans lesquels elle était cantonnée. Elle s’est notamment illustrée dans son rôle d’Ellie Miller, inspectrice tenace et dévouée dans la série « Broadchurch », pour lequel elle a obtenu plusieurs récompenses.
D.C avec AFP
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