Un nouvel article paru dans Nature Communications a mis en lumière les mécanismes qui pourraient lier la consommation de yaourt à une moindre incidence du diabète de type 2.
Le diabète de type 2 est intimement lié à l’obésité. En étudiant le diabète de type 2 sur des souris (soumises à une diète riche en sucres et en graisses) les chercheurs ont découvert que les souris soumises à ce régime auquel était ajouté du yaourt présentaient une meilleure résistance à l’insuline et préservaient une bonne homéostasie du glucose, contrairement aux souris suivant le même régime sans yaourt.
En d’autres termes, les chercheurs ont déterminé que les souris consommant du yaourt avaient un foie plus sain que les autres souris, un foie qui présentait moins d’accumulation de graisses (stéatose hépatique).
La découverte la plus frappante et la plus originale de l’équipe concerne toutefois trois métabolites du foie appartenant à une classe connue sous le nom d’hydroxyacides à chaîne ramifiée (BCHA).
« Ces composés, appelés hydroxyacides à chaîne ramifiée (BCHA), résultent de l’action des bactéries lactiques du yaourt sur des acides aminés naturellement présents dans le lait », a déclaré le co‑responsable de l’étude, André Marette, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et du Centre de recherche de l’Institut universitaire en cardiologie et en pneumologie de Québec (IUCPQ).
Les niveaux de BCHA se sont avérés plus élevés chez les souris qui consommaient du yaourt. De plus, alors que l’obésité freinait la production de BCHA, le yaourt permettait d’éviter cette diminution.
Ces phénomènes ont conduit les auteurs de l’article à se demander dans quelle mesure les BCHA sont responsables des effets métaboliques bénéfiques du yaourt.
Ils ont étudié les effets des BCHA sur les tissus hépatiques et musculaires in vitro.
Ils ont constaté que les BCHA ajustent le métabolisme du glucose dans ces deux types de tissus, ce qui étaye la théorie selon laquelle les BCHA influencent les processus métaboliques pouvant donner lieu au diabète de type 2.
« À notre connaissance, il s’agit de la première étude rapportant que l’obésité est liée à des niveaux réduits des trois BCHA dans le plasma et les tissus métaboliques. Les niveaux de ces métabolites étaient, en outre, négativement associés au glucose plasmatique ainsi qu’aux triglycérides hépatiques, ce qui suggère qu’ils sont de nouveaux biomarqueurs de la santé métabolique et hépatique », ont écrit les auteurs.
« Les BCHA sont présents dans les produits laitiers fermentés et sont particulièrement abondants dans le yaourt. Notre corps produit naturellement des BCHA, mais la prise de poids semble affecter ce processus », a déclaré une des chercheuses de l’équipe, Hana Koutnikova, PhD, co‑responsable de l’étude chez Danone Nutricia Research (DNR).
D’autres chercheurs contactés par Epoch Times ont commenté l’importance de cette recherche.
« L’étude a été bien conçue et exécutée. Elle a effectivement identifié de nouveaux intermédiaires dans les mécanismes des effets du yaourt sur la santé. Cependant, il s’agit d’un mécanisme parmi de nombreux autres mécanismes complexes impliqués dans les mécanismes connus et inconnus des effets bénéfiques du yaourt sur la santé », a déclaré le Dr Elena Barengolts, une endocrinologue basée à Los Angeles, par courriel.
Le Dr Barengolts était auparavant affiliée à l’Université de l’Illinois à Chicago, où elle a dirigé une méta‑analyse, ou une étude groupée de plusieurs études distinctes, montrant que le yaourt probiotique n’était pas supérieur au yaourt ordinaire pour les patients souffrant de diabète ou d’obésité.
« Comme toujours, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour convertir ces nouvelles données mécanistiques en nouveaux traitements de l’obésité et du diabète. Cependant, le yaourt et d’autres produits laitiers fermentés – le kéfir, par exemple – pourraient être recommandés dans le cadre d’un régime visant à prévenir et/ou à traiter l’obésité et le diabète de type 2. »
« Il s’agit d’une étude très intéressante », a déclaré Bradley W. Bolling, professeur associé au département des sciences alimentaires de l’Université du Wisconsin, à Madison, par courriel. M. Bolling a mené des recherches sur la relation entre le yaourt, l’obésité et la santé intestinale.
« Nous ne savons pas encore comment ces résultats issus des études sur les souris se traduiront chez l’homme », a‑t‑il ajouté. « Je pense que l’on peut recommander sans risque la consommation de yaourt sur la base de sa densité nutritionnelle. Cependant, nous devons faire attention à ne pas promettre un quelconque type de résultat métabolique direct chez ceux qui mangent du yaourt, car des preuves supplémentaires sont nécessaires. »
Le diabète et de nombreuses autres maladies chroniques sont en augmentation dans le monde entier.
Alors que 108 millions de personnes sur la planète étaient atteintes de diabète en 1980, ce nombre a presque quadruplé en 2014, atteignant 422 millions, selon l’Organisation mondiale de la santé – une augmentation bien plus rapide à l’augmentation globale de la population pendant cette période, de 4,46 milliards en 1980 à 7,3 milliards en 2014, selon Worldometer.
Le diabète est une des principales causes de décès dans le monde.
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