GUERRE HAMAS-ISRAËL

Des « images choquantes » : la colère en Israël à la découverte de l’état physique des nouveaux otages libérés contre des détenus palestiniens

février 8, 2025 18:05, Last Updated: février 8, 2025 18:09
By

Des combattants armés et cagoulés de l’organisation terroriste Hamas ont libéré samedi trois otages israéliens contre 183 prisonniers palestiniens, lors du cinquième échange prévu par l’accord de cessez-le-feu à Gaza, les deux camps s’accusant mutuellement de mauvais traitements.

Israël a condamné un « spectacle cruel » et s’est inquiété de l’apparence physique des otages relâchés, le visage émacié et visiblement très éprouvés, tandis que le Hamas a condamné ce qu’il a qualifié de « meurtre à petit feu » des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, après l’hospitalisation de sept d’entre eux tout juste libérés.

Il s’agit du cinquième échange depuis l’entrée en vigueur le 19 janvier du cessez-le-feu entre le mouvement islamiste palestinien et Israël, après 15 mois d’une guerre déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Alors que l’avenir du cessez-le-feu reste incertain au-delà de la première phase en cours, un responsable du Hamas a affirmé samedi à l’AFP que le mouvement « ne souhaitait pas » reprendre la guerre, tout en avertissant que la trêve était « en danger » et qu’elle « pourrait s’effondrer ».

Selon ce responsable, Bassem Naïm, le Hamas est « toujours prêt » à reprendre les négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu, qui devaient débuter le 27 janvier au Qatar et n’ont manifestement pas encore commencé.

« Un crime contre l’humanité »

Regards grimaçants après 16 mois de captivité, les trois otages, Or Levy, 34 ans, Eli Sharabi, 52 ans, et l’Israélo-Allemand Ohad Ben Ami, 56 ans, ont été remis à la Croix-Rouge avant de regagner Israël.

« Voilà ce à quoi ressemble un crime contre l’humanité », a affirmé le président israélien, Isaac Herzog. « Le monde entier doit regarder (ces trois hommes) affamés, au visage émacié et souffrant, en train d’être exploités pour un spectacle cynique et cruel par de vils assassins. »

Les proches de l’otage israélien Eli Sharabi, récemment libéré, réagissent alors qu’un hélicoptère militaire le transportant atterrit à l’héliport de l’hôpital Sheba à Ramat Gan, près de Tel Aviv, le 8 février 2025. (JACK GUEZ/AFP via Getty Images)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en visite aux États-Unis, a dénoncé des « images choquantes » qui « ne resteront pas sans réponse ».

Avant leur remise au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, les otages ont été emmenés sur un podium orné de drapeaux du Hamas et palestinien, lors d’une mise en scène organisée par des hommes armés du Hamas. Ils ont été contraints de s’exprimer en hébreu devant une foule d’environ 200 personnes, canalisée derrière un cordon de combattants en armes.

Le CICR a appelé à ce que les prochains échanges se déroulent de façon « digne et privée » et s’est dit « de plus en plus inquiet des conditions dans lesquelles se déroulent » ces opérations.

« Très dur »

À Tel-Aviv, des centaines de personnes ont exulté en suivant sur un écran géant les libérations des otages. « C’est très dur. Il n’a pas l’air bien, mais je suis sûr qu’il va recevoir le traitement nécessaire et va devenir plus fort », a déclaré Yochi Sardinayof, un cousin d’Eli Sharabi. « Regardez dans quel état ils sont ! Cela ne peut pas continuer. Ils doivent être libérés (tous) maintenant ! »

L’otage libéré Ohad Ben Ami, drapé dans un drapeau israélien, arrive en hélicoptère au Centre médical Sourasky de Tel Aviv – Hôpital Ichilov, le 08 février 2025 à Tel Aviv, Israël. (Alexi J. Rosenfeld/Getty Images)

Le Forum des familles d’otages a appelé au retour de tous les otages « maintenant », en parlant lui aussi d’« images choquantes ». L’épouse d’Eli Sharabi et leurs deux filles ont été tuées dans leur maison du kibboutz Beeri durant l’attaque du Hamas. Yossi Sharabi, le frère aîné d’Eli Sharabi, enlevé séparément, est présumé mort.

L’épouse de Or Levy, Einav, a elle été tuée lors de l’assaut contre le festival de musique Nova. Celle de Ohad Ben Ami, enlevée avec lui au kibboutz Beeri, a été libérée en novembre 2023.

En échange des trois otages, Israël a annoncé avoir relâché 183 détenus palestiniens partis vers Jérusalem-Est, la Cisjordanie occupée et la bande de Gaza. À Ramallah, en Cisjordanie, comme à Khan Younès, dans le sud de Gaza, les prisonniers libérés ont été accueillis par une foule en liesse.

16 otages israéliens libérés en échange de 765 prisonniers palestiniens

Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, auxquels s’ajoutent cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens.

La première phase de l’accord, d’une durée de six semaines, prévoit la remise à Israël de 33 otages, dont huit au moins sont décédés, contre 1900 Palestiniens. Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas, 73 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon l’armée israélienne.

La deuxième phase est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza. Mais la suite du processus reste incertaine, après l’annonce choc mardi par le président américain, Donald Trump, d’un projet de prise de contrôle de Gaza par les États-Unis et d’un déplacement de sa population vers l’Égypte ou la Jordanie.

M. Trump a affirmé vendredi qu’il n’était « absolument pas pressé » pour mettre en œuvre son projet. Son chef de la diplomatie, Marco Rubio, est attendu la semaine prochaine au Moyen-Orient.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER