Une enquête a été ouverte à Paris pour cyberharcèlement à la suite de menaces de mort sur internet visant un proviseur de lycée, qui avait rappelé à des élèves « l’obligation de retirer leur voile », a indiqué vendredi le parquet de Paris.
Mercredi, le proviseur de l’établissement Maurice-Ravel, situé dans le XXe arrondissement de la capitale, a « rappelé à trois élèves l’obligation de retirer leur voile dans l’enceinte du lycée », d’après les premiers éléments de l’enquête.
« L’une d’elles, majeure et scolarisée en BTS, a ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation », a relaté à l’AFP le parquet, qui confirmait une information d’Europe 1. « Depuis ces faits, des menaces de mort à l’encontre du proviseur ont été constatées en ligne. Le pôle national de lutte contre la haine en ligne s’est saisi de cette partie », a expliqué le ministère public.
Deux plaintes
Les investigations portent également sur deux plaintes, selon le parquet : celle déposée par l’élève « pour violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail », et celle déposée par le proviseur « pour acte d’intimidation envers une personne participant à l’exécution d’une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service ».
Selon les services du ministère de l’Éducation, le proviseur a souhaité « entraîner vers la sortie de l’établissement » l’élève, qui a « résisté ». « Devant la montée de tension et pour éviter l’altercation », le proviseur « s’est retiré et la police est intervenue », a-t-on précisé à l’AFP de même source. Citée par Le Parisien, l’élève de BTS, affirme, elle, avoir été « poussée » et « tapée violemment au bras » par le proviseur.
Le rectorat de Paris a indiqué que l’incident avait « été repris et détourné sur les réseaux sociaux, générant des propos diffamatoires et des menaces ». « La situation est suivie depuis mercredi soir par le rectorat et les services de police », a-t-il ajouté.
« Regrettables à tous niveaux »
Vendredi matin, l’entrée de la cité scolaire a été bloquée avec des poubelles par plusieurs dizaines de jeunes, arborant une banderole avec marqué « élève frappée, lycée bloqué », a raconté une élève à l’AFP. Les cours ont été annulés pour la journée suite au blocus, selon un message adressé par la direction aux familles, consulté par l’AFP. La direction a jugé « regrettables à tous niveaux » les « messages qui circulent sur les réseaux sociaux ».
La ministre de l’Éducation Nicole Belloubet a réagi sur X (ex-Twitter) pour « adresser tout son soutien au proviseur et à l’ensemble des équipes du lycée » face à « cette situation inacceptable ». Elle a ajouté avoir « mobilisé les services pour garantir la sécurité du proviseur et saisi le procureur ».
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