Doctor Strange, le dernier super-héros de l’univers Marvel réalisé par Scott Derrickson, est un film époustouflant malgré les déjà-vu. Le personnage, créé par Steve Ditko en 1963, nous fait pénétrer le monde de l’occulte, insufflant un renouveau dans l’univers des Avengers. Après les hommes augmentés – tels que Iron Man, Captain America –, les dieux – Thor – et les citadins réalistes – comme Spider-Man, Dare Devil ou Le Fauve –, c’est au tour des magiciens ésotériques de crever l’écran. On ne peut pas si bien dire puisque Doctor Strange crève les écrans des différentes réalités pour nous entraîner dans ses aventures multidimensionnelles.
La BD
La BD, qui contenait des dessins psychédéliques et des incarnations extraordinaires, des images et des personnages tels Dormammu, a dû attendre, pour arriver dans les salles, que les évolutions technologiques puissent relever le défi.
L’intrigue
Le docteur Stephen Strange, interprété par Benedict Cumberbatch – qui a joué le rôle d’Alan Turing dans Imitation Game (2014) de Morten Tyldum, est un célèbre neurochirurgien. Arrogant et méprisant, il attire l’hostilité de ses collègues et la colère de certains patients dont le cas n’est pas assez intéressant pour ses très hautes capacités. Bref, un type détestable.
Surdoué, doté d’une mémoire phénoménale, riche et célèbre, Stephen Strange est comblé de son égo et se croit sans égal, voire tout puissant. Il en sera puni.
Un soir, il est invité à prononcer un discours lors un dîner organisé en son honneur. Sur la route, plein d’arrogance au cours d’une conversation téléphonique, il perd le contrôle de sa Lamborghini. C’est l’accident. Au réveil, son amie et chirurgienne Christine Palmer (Rachel McAdams) lui annonce que ses mains, auxquelles il doit sa réputation et son gain, sont abimées pour toujours.
Stephen Strange cherche à tout prix à guérir ses mains. Ayant subi plusieurs interventions et désespéré de la médecine occidentale, il part à Kamar-Taj, non pas au Tibet mais au Népal (lire La Chine à l’assaut de Hollywood dans l’édition n° 387 d’Epoch Times). Là, il doit rencontrer « l’Ancien », interprété par l’excellente Tilda Swinton, qui lui montre d’autres moyens pour sauver des vies et lutter contre le mal. Avec elle, il apprendra que l’esprit peut maîtriser le corps et que c’est seulement en renonçant à son ego qu’il pourra accomplir sa mission. Arrogant et cartésien, le médecin refuse tout d’abord de croire à ce qu’il ne peut concevoir. Mais un court voyage à travers les dimensions le persuade de s’engager dans la lutte contre le mal, incarné par un ex-disciple de l’Ancien, Kaecilius, interprété par Mads Mikkelsen.
Les effets spéciaux
Le film offre des moments exceptionnels grâce au formidable jeu des acteurs et surtout grâce aux effets spéciaux qui nous font découvrir d’autres espaces-temps.
Les mondes qui se renversent, se penchent, se tordent, se plient et se replient sur eux-mêmes, comme des tiroirs ou un jeu de cartes dans lesquels le héros flotte, nous ouvrent à des possibles que notre imaginaire n’a jamais approchés.
Malgré la faiblesse de quelques personnages comme celui de Christine, « la femme », ou Dormammu, « le méchant », et certains déjà-vu – comme dans Inception (2010) de Christopher Nolan, dans Matrix (1999) des sœurs Wachowski ou même dans Le Cinquième Élément (1997) de Luc Besson – dans Doctor Strange tout est servi en grand et même plus grand, plus colorié, plus spectaculaire. Un spectacle XXL.
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