ÉDITORIAUX

À quand un vaccin contre le « virus de Pékin » ?

juillet 25, 2021 19:19, Last Updated: mai 30, 2022 6:55
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Une actualité majeure a été presque éclipsée par l’impressionnante mobilisation populaire contre le passe sanitaire : un collectif médiatique a mis à jour l’utilisation de Pegasus, virus informatique conçu en Israël, par une dizaine de gouvernements étrangers pour espionner défenseurs des droits de l’homme, intellectuels, et jusqu’au téléphone portable d’Emmanuel Macron et de plusieurs de ses ministres : SMS, échanges vocaux, tout y est passé. Le gouvernement marocain, premier à être mis en cause par ces révélations, a rapidement attaqué le collectif en diffamation et déploie depuis de considérables efforts pour ne pas être le seul gouvernement étranger à porter le chapeau de cette affaire.

Cet exemple d’espionnage, qui a réussi à compromettre les premiers cercles du pouvoir français, est inédit et inquiétant puisqu’il révèle une vulnérabilité majeure, exploitable par des forces étrangères hostiles, dans les communications secret-défense du gouvernement français.  Les membres du collectif impliqué ont évidemment sorti les tambours afin de valoriser leur longs mois de travail collectif, et ce faisant ont malheureusement presque fait disparaître une seconde actualité. Il faut dire que le directeur général de l’ANSSI, l’agence nationale de sécurité des systèmes d’information, l’a chuchotée plus qu’il ne l’a annoncée.

Le sobre Guillaume Poupard, habitué à communiquer des généralités sur les attaques internationales par des virus informatiques, un peu à la façon d’un météorologue constate l’arrivée des orages et dépressions, a cette fois désigné un coupable. Sur son compte Linkedin, il indique ainsi : « L’ANSSI traite actuellement une vaste campagne de compromission touchant de nombreuses entités françaises. Cette dernière, toujours en cours et particulièrement virulente, est conduite par le mode opératoire APT31. »

Il n’y a bien sûr pas de quoi créer l’événement avec ce type de formulation. Pour mieux comprendre la nature du phénomène, sortons du prudent langage de l’administration publique française : APT31 est un groupe chinois dédié à la guerre informatique. Il est au service exclusif du gouvernement chinois et est par exemple responsable des attaques massives contre des serveurs Microsoft Exchange, en mars dernier. Le gouvernement américain et le gouvernement britannique, moins pudiques visiblement que le gouvernement français, ont publiquement condamné une attaque menée par « des groupes liés à l’État chinois. » Dans un communiqué du 19 juillet 2021, le gouvernement britannique annonce que « le Royaume-Uni et ses alliés tiennent l’État chinois pour responsable d’attaques informatiques systématiques et structurées. »

L’ANSSI, pour bien expliquer la réalité de la situation, eut dû dire : « Le gouvernement chinois a lancé une guerre totale contre les démocraties occidentales et tente en ce moment même de compromettre nos infrastructures-clé. » Car les attaques par virus informatiques font aujourd’hui partie des armes de guerre. Elles peuvent mettre à l’arrêt les hôpitaux, les infrastructures de transports, les outils de communication, désorganiser tout un pays en même temps que capter ses informations économiques et militaires les plus essentielles.

Alors que le ton monte depuis de nombreux mois entre Washington et Pékin et que certains craignent qu’un conflit mondial puisse « un jour » opposer le régime chinois à ce qu’il reste du monde libre, une point de clarification est nécessaire : cette guerre a déjà commencé ; elle ne mobilise simplement pas encore d’avions ni de bombes. Après avoir infiltré les pouvoirs occidentaux et les avoir rongés de l’intérieur, le parti communiste chinois passe à l’offensive. C’est face à cette attaque des virus de Pékin qu’il est aujourd’hui urgent de développer un nouveau vaccin – même expérimental.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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