La cantatrice Mady Mesplé, voix cristalline de l’opéra des années 1950 à la fin des années 1970, est morte samedi à Toulouse à l’âge de 89 ans, a-t-on appris auprès du Théâtre du Capitole de Toulouse, qu’elle a fréquenté toute sa vie.
« C’est une des grandes figures de la vie lyrique française de l’après-guerre. Elle avait une voix très cristalline avec des aigus et des sur aigus… c’était phénoménal », se souvient le directeur artistique du Théâtre du Capitole, Christophe Ghristi.
Dans les années 1950, c’est avec son interprétation dans Lakmé, un opéra de Léo Delibes, à Liège, qu’elle se fait connaître. A cette époque, Lakmé était pour les sopranos colorature françaises, le rôle phare. Un rôle fétiche pour elle.
Ceux qui,en retrouvant le parc Roger Salengro à #clichy,se souviendront que,c’était le jardin oü Léo Delibes a composé son opéra Lakmé,et auront une pensée pour la cantatrice @MadyMesplé, décédée aujourd’hui,qui aimait chanter l’ « air des clochettes » https://t.co/J1qfqm1Pxs
— Gilles Catoire (@gillescatoire) May 31, 2020
Elle n’aimait pas la nature de sa voix
Mady Mesplé a aussi brillé dans les rôles-titres de « Lucia di Lammermoor » de Donizetti, en poupée Olympia (« Les Contes d’Hoffmann » d’Offenbach) et dans les airs de la Reine de la nuit (« La Flûte enchantée » de Mozart). Elle s’est produite dans les plus grandes salles du monde.
Pendant sa carrière, sa passion pour la musique l’a conduite à aborder tous les répertoires: opérette, opéra, musique contemporaine.
« Elle disait qu’elle n’aimait pas la nature de sa voix, c’était étonnant de l’entendre avouer ça », s’étonne encore le directeur artistique.
Née le 7 mars 1931 à Toulouse dans une famille de mélomanes, elle débute le solfège à 4 ans et entre à 7 ans au conservatoire.
Voulait devenir pianiste
L’adolescente toulousaine voulait devenir pianiste, mais au Théâtre du Capitole, on remarque ses qualités pour le chant.
?Toulouse / @NicolasSarkozy remet l insigne de Grand croix de l ordre national du mérite à la cantatrice Madame Mady Mesplé pic.twitter.com/eEoMHncmMd
— Dominique LUNEL (@DominiqueLUNEL) November 6, 2019
Je n’avais pas choisi, j’avais une voix juste
« Le chemin était tout tracé. Je n’ai pas l’impression d’avoir choisi. J’avais une voix juste, et ça c’est un don. Qu’est-ce qu’on peut faire contre cela ou pour cela », disait la cantatrice dans un entretien à France-Musique.
Pourtant, elle était décrite comme un bourreau de travail. Elle s’étonnait que les élèves du conservatoire n’aient aujourd’hui « qu’une heure et quart de solfège par jour alors qu’on en avait six à mon époque ».
Elle avait vécu comme un « effondrement » le renoncement à devenir pianiste.
A la fin de sa vie, seule la maladie de Parkinson dont elle était atteinte l’a tenue à l’écart du Théâtre du Capitole, où elle avait ses habitudes depuis son enfance.
« C’était une boulimique de musique, poursuit Christophe Ghristi. Elle venait à tous les spectacles au Théâtre du Capitole, avec une soif d’entendre de la musique. Il lui en fallait toujours plus ».
Elle est morte chez elle, entourée de sa famille, dans son appartement du centre de Toulouse, à 200 mètres du Capitole.
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