Elon Musk a prédit jeudi une « grave récession » en 2023 et a promis de ne pas vendre d’actions Tesla l’année prochaine, « en aucune circonstance ».
S’exprimant dans le cadre d’un forum audio Twitter Spaces, Musk a également assuré aux investisseurs n’avoir rien manqué concernant Tesla depuis qu’il a pris le contrôle de Twitter.
Twitter a eu besoin d’une période initiale d’attention intense pour endiguer ses « coûts insensés » et éviter une « faillite totale » l’année prochaine, a déclaré le PDG.
« Je travaillais toujours pour Tesla pendant cette période, d’ailleurs. Et je pense vraiment que Tesla n’a brûlé aucune étape en matière de développement. L’équipe Tesla fait un travail incroyable dans tous les domaines. »
Le cours de l’action Tesla a encore baissé jeudi en raison des inquiétudes liées au ralentissement de la demande de véhicules électriques. Pour cette chute, on a également blâmé le PDG d’avoir récemment vendu plusieurs milliards de dollars d’actions Tesla et d’avoir davantage été concentré sur Twitter. Mais Elon Musk a tout réfuté jeudi, pointant les augmentations des taux d’intérêt de la Réserve fédérale.
« Je ne vendrai pas d’actions »
Musk a vendu environ 22 millions d’actions Tesla entre le 12 et le 14 décembre, pour une valeur d’environ 3,6 milliards de dollars, selon une déposition de la Securities and Exchange Commission (SEC). Il a vendu pour environ 23 milliards de dollars d’actions Tesla depuis avril, une grande partie des fonds étant consacrée à l’acquisition de Twitter pour 44 milliards de dollars.
Jeudi, il a promis de ne plus vendre d’actions pendant les deux prochaines années.
« Vous avez ma promesse, je ne vendrai pas d’actions avant, je ne sais pas, probablement deux ans à partir de maintenant. Certainement pas l’année prochaine, quelles que soient les circonstances, et probablement pas l’année suivante. »
Musk a affirmé avoir besoin de vendre une partie de ses actions « pour s’assurer qu’il y a de la poudre sèche … pour faire face au pire scénario ». L’expression « poudre sèche » signifie qu’il faut toujours être prêt à agir soi‑même.
Il avait déjà promis autrefois de ne pas vendre d’actions Tesla, mais il les a finalement vendues.
Moins concentré sur Twitter
Une fois qu’il aura fait tourner « le moteur de l’ingénierie chez Twitter » pour que la plateforme puisse développer de nouvelles fonctionnalités, Musk s’attend à avoir beaucoup moins de travail de ce côté.
« En regardant tout cela dans son ensemble, la quantité de charge cognitive que représente Twitter est faible. Je veux dire, c’est un problème beaucoup plus simple que Tesla ou SpaceX, évidemment, c’est à des kilomètres. »
« Je dirais que ce fut une charge cognitive élevée pendant environ un mois. À ce stade, c’est une charge cognitive modérée. Dans un mois, elle sera faible, je pense. »
« Et si je regarde en arrière et que je me dis, par exemple : ‘Quelles sont les mesures que j’aurais pu prendre ? Est‑ce qu’il y a quelque chose que je n’ai pas fait chez Tesla qui aurait pu être fait et qui aurait amélioré notre développement ?’ Je ne vois rien, littéralement. »
Musk a souligné n’avoir pas manqué une seule réunion importante chez Tesla depuis sa prise de contrôle de Twitter, les deux étant principalement basés dans la Bay Area de San Francisco.
Jerome Powell
Le véritable problème n’est pas une question de temps consacré à Twitter ou Tesla, selon lui. Ce sont les « changements radicaux des taux d’intérêt » de la Réserve fédérale qui font grimper le prix des voitures.
Musk a prédit une « grave récession » l’année prochaine, « comparable à celle de 2009 », avec une baisse de la demande d’articles coûteux comme les véhicules.
En ce qui concerne la demande mondiale de véhicules, Musk a déclaré que l’élévation des taux d’intérêt poussent à la hausse le coût des voitures neuves et d’occasion, qui, a‑t‑il noté, sont pour la plupart achetées en location avec option d’achat ou à crédit. Il a déclaré qu’une diminution de la demande de voitures, ainsi que les augmentations des taux de la FED poussant à la hausse le coût d’une voiture, entraînait un « double coup dur ».
« Donc maintenant on a la demande structurelle qui sera évidemment plus faible en cas de récession, et on a amplifié le coût d’une voiture, parce qu’elles sont presque toutes achetées avec des emprunts, donc il y a un double effet, voilà ce que je dis. »
Lors de leur dernière réunion de politique monétaire, le 14 décembre, les responsables de la Réserve fédérale ont décidé d’augmenter son taux directeur de 50 points de base pour atteindre une fourchette cible de 4,25 à 4,5%, soit le niveau le plus élevé depuis la fin 2007. Il s’agissait de la septième hausse consécutive depuis mars, totalisant 425 points de base.
Le président de la FED, Jerome Powell, a déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion que la lutte contre l’inflation était loin d’être terminée. La plupart des responsables s’attendent à ce que les taux augmentent de plus de 5% l’année prochaine, plus que ce qui avait été prévu initialement.
« Je ne pense pas que nous envisagerons de réduire les taux tant que le comité n’aura pas la certitude que l’inflation se rapproche durablement de 2% », a déclaré Powell.
Un « atterrissage difficile »
Musk a rejeté l’idée que les Twitter Files avaient un impact sur le cours des actions Tesla, soutenant que la demande automobile est « problématique presque partout dans le monde » et que « tout le monde ne se soucie pas de mes commentaires politiques ».
« Je ne pense vraiment pas que ce soit un facteur important », a‑t‑il déclaré.
Selon Musk, l’économie américaine est déjà en période de déflation, et les prévisions de la FED sont basées sur des données anciennes.
« Selon moi, ce que la plupart des gens ne réalisent pas, c’est à quel point – j’ai l’air d’un disque rayé sur ce sujet – le niveau des taux de la FED a un impact important, à plus de 5%, si nous sommes dans un environnement déflationniste. Et nous y sommes, je pense. »
Et d’ajouter : « Objectivement, nous y sommes. »
Musk a déclaré qu’il était choquant de voir la FED augmenter les taux à leur niveau actuel. « Ils travaillent avec de vieilles informations. »
« L’économie en ce moment est comme une voiture qui roule sur une route à flanc de falaise, et la FED la conduit en regardant dans le rétroviseur. En fait, elle ne regarde même pas dans le rétroviseur. Elle regarde une vidéo prise dans le rétroviseur qui date d’environ trois mois. Donc, évidemment, ce n’est pas une bonne façon de conduire une voiture sur une route où il y a beaucoup de vent. »
Epoch Times a contacté la Réserve fédérale pour une demande de commentaires.
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