INTERNATIONAL

Emmanuel Macron accueille Narendra Modi à Marseille pour vanter le partenariat franco-indien

février 12, 2025 9:56, Last Updated: février 12, 2025 10:00
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Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi sont mercredi à Marseille pour y vanter le partenariat entre leurs pays, symbole selon Paris de l’« indépendance » française à l’heure de la confrontation entre les États-Unis et la Chine.

Après l’inauguration du nouveau consulat général d’Inde dans la cité phocéenne, le point saillant de cette visite sera un déplacement sur le chantier du réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, à Saint-Paul-lès-Durance, jouxtant le site nucléaire du CEA de Cadarache, à 70 km de là.

Ce projet international qui vise à révolutionner la production d’énergie implique notamment New Delhi. Les deux pays pourraient profiter de la visite pour préciser la nouvelle coopération qu’ils entendent lancer dans le nucléaire civil sur les petits réacteurs modulaires (SMR).

Le programme a été écourté par rapport à sa version initiale : l’hommage aux soldats indiens morts en France pendant la première Guerre mondiale, envisagé au cimetière marseillais de Mazargues, ainsi qu’une séquence au port de la cité phocéenne ont été annulés.

« Un catalyseur formidable »

Pour autant, les deux dirigeants « travailleront également sur les questions commerciales, notamment dans le cadre du développement du corridor Imec entre l’Europe et l’Inde, et la montée en puissance des échanges », selon l’Élysée.

Ce corridor passant par le Moyen-Orient est « un catalyseur formidable », a dit mardi Emmanuel Macron en clôture d’un forum d’affaires franco-indien, « nous allons mobiliser des projets concrets et des investissements ». Son entourage avait évoqué la semaine dernière des projets dans les secteurs portuaire et énergétique.

Paris espère aussi avancer dans les négociations à plusieurs milliards d’euros sur l’achat par New Delhi d’avions de chasse français Rafale version marine et de sous-marins Scorpène.

En emmenant Narendra Modi dans sa « ville de cœur », Emmanuel Macron soigne une nouvelle fois sa relation avec le pays le plus peuplé de la planète, déjà invité au défilé du 14 juillet en 2023.

Mardi soir, les deux hommes ont dîné dans un restaurant de Cassis, sur la Méditerranée, après avoir coprésidé le sommet sur l’intelligence artificielle à Paris.

« On ne veut dépendre de personne »

« L’Inde et la France sont deux grandes puissances et ont une intimité particulière qui est que nous respectons, nous voulons travailler avec les États-Unis d’Amérique, nous voulons travailler avec la Chine, mais on ne veut dépendre de personne », a expliqué le président français dimanche dans une interview télévisée.

« On veut être indépendants », a-t-il insisté, en mettant en avant sa « stratégie indopacifique ».

Mardi, Narendra Modi a assuré que ce « partenariat ne se limite pas » aux relations bilatérales. « Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés », et « renforcer notre coopération dans tous les domaines », a-t-il dit.

Pour un ancien ministre français, c’est une « bonne intuition » d’Emmanuel Macron, car « Modi, à la tête d’une puissance en devenir, a trouvé une position d’équilibre entre Américains, Chinois et Russes ».

« Il y a une constance rhétorique de la France à vouloir se poser en pont entre le Nord et le Sud », estime Bertrand Badie, professeur à Sciences-Po.

Une dérive autocratique

Mais ce spécialiste des relations internationales prévient aussi qu’à force de vouloir afficher sa proximité avec New Delhi, « cela oblige Macron à passer sous silence la politique intérieure » du Premier ministre ultranationaliste hindou, décrié par ses opposants et des défenseurs des droits humains pour sa dérive autocratique.

De Marseille, Narendra Modi s’envolera à la mi-journée pour les États-Unis, à la rencontre du nouveau président américain Donald Trump.

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