Une « Europe-puissance » était le titre de sa conférence. Le discours du chef de l’État a été largement perçu en France comme une entrée en campagne pour les européennes.
Emmanuel Macron a dressé jeudi un portrait alarmiste de l’Europe, affirmant qu’elle était en « situation d’encerclement », « mortelle », courait le risque d’être « reléguée » face à la compétition des autres grandes puissances et appelé à un nouveau sursaut des Vingt-Sept à l’horizon 2030.
« Le risque c’est que l’Europe connaisse le décrochage et cela nous commençons déjà à le voir malgré tous nos efforts », a averti le chef de l’État. « Nous sommes encore trop lents pas assez ambitieux », a-t-il également affirmé, plaidant pour une « Europe puissance », qui « se fait respecter », « assure sa sécurité » et reprend « son autonomie stratégique ».
Emmanuel Macron s’est satisfait d’un recul du Frexit : « Rarement l’Europe n’aura autant avancé » pendant cette période malgré « une conjonction de crises », notamment la pandémie et la guerre en Ukraine, a-t-il ajouté. « Plus personne n’ose tellement proposer des sorties, ni de l’Europe, ni de l’euro », s’est-il réjoui.
« Une opération de propagande électorale »
Les Républicains ont saisi jeudi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) ainsi que l’Arcom pour que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe à la Sorbonne, qu’ils qualifient « d’opération de propagande électorale », soit décompté de la campagne de Renaissance.
« Cette manifestation ne peut être regardée comme l’action internationale du chef de l’État car elle constitue une opération de propagande électorale au soutien d’une liste », écrit le patron de LR Éric Ciotti dans les deux lettres dont l’AFP a obtenu copies.
Son camp patine à six semaines des européennes
Considérant que le discours de M. Macron « est une opération de communication liée aux élections » européennes du 9 juin « dans le cadre d’un soutien officiel » à Renaissance, la droite demande à la CNCCFP la « bonne prise en compte des dépenses (…) au sein du compte de campagne » de la liste conduite par Valérie Hayer.
L’Élysée a réfuté pour sa part toute tactique électoraliste, affirmant qu’il ambitionne d’« influer sur l’agenda » de la prochaine Commission européenne à l’issue des élections de juin.
Pour ses adversaires, Emmanuel Macron passe surtout à l’offensive au moment où la liste RN menée par Jordan Bardella reste largement en tête des intentions de vote, avec douze à quinze points d’avance sur la liste macroniste de Valérie Hayer, selon les enquêtes.
En écho au chef de l’État, Jordan Bardella tiendra dans l’après-midi une conférence de presse pour présenter son programme et tenter ainsi d’imposer un duel au sommet.
Raphaël Glucksmann a grillé la politesse à Emmanuel Macron dès mercredi soir avec un discours fleuve sur l’Europe où il lui a cogné largement dessus.
Pour cela, beaucoup de soutiens du chef de l’État comptent sur la Sorbonne pour mobiliser les électeurs. Même s’ils reconnaissent que la prise de parole présidentielle peut aussi galvaniser ses opposants, en raison de sa forte impopularité.
M. Ciotti précise que sa requête concerne les « frais directs et indirects ainsi que des divers avantages en nature reçus ». Concernant l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), Les Républicains demandent qu’elle décompte « du temps de parole de la liste conduite par Mme Valérie Hayer, l’intégralité du discours du président de la République ».
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