Près de 500.000 israéliens sont déplacés à l’intérieur de leur pays depuis les attaques du Hamas le 7 octobre, a indiqué le porte-parole de l’armée israélienne lors d’un point de presse mardi.
« Environ un demi-million d’Israéliens sont déplacés » à l’intérieur des frontières d’Israël. « Nous avons évacué tout le sud d’Israël, toutes les localités près de la bande de Gaza, suite aux directives du gouvernement (…) Nous avons fait de même dans le nord où 20 localités près de la frontière ont été évacués », a-t-il dit.
Les villages dans le nord évacués
La région du nord n’était plus sûre pour Lea Raivitz et le kibboutz Bar’am, à deux pas de la limite avec le Liban. Le village a été évacué dès le deuxième jour du conflit. « Cela a ébranlé toutes nos certitudes », témoigne auprès de l’AFP Mme Raivitz, 68 ans. Elle a trouvé refuge dans un hôtel de Tibériade, une cinquantaine de kilomètres au sud de son kibboutz, sur la rive ouest de la mer de Galilée.
Tout le monde, du nouveau-né aux vieillards de 90 ans, a dû partir. C’est seulement la deuxième évacuation du village depuis sa fondation en 1949.
Israël a renforcé sa présence militaire dans la zone à la suite d’escarmouches et d’échanges de tirs de roquettes, bien que Tel-Aviv concentre toujours son attention principalement sur Gaza. Tanks, véhicules blindés transportant des militaires et voitures de réservistes sillonnent les collines proches de la ligne bleue.
Lundi, l’armée a annoncé la mise en place d’un plan pour évacuer ceux qui habitent près de la frontière, jusqu’à deux kilomètres, vers des logements financés par l’Etat.
Le récent regain de tensions à la frontière fait craindre une nouvelle guerre entre Israël et le Hezbollah après celle, dévastatrice, qui s’est achevée en 2006. Le mouvement islamiste est le seul groupe à ne pas avoir déposé les armes à l’issue de la guerre civile libanaise (1975-1990). Avec une armée israélienne qui se tient prête à envahir Gaza, la menace Hezbollah grandit.
« Nous sommes tous traumatisés, nous avons tous peur »
Des résidents de longue date du kibboutz Bar’am disent que les tensions reviennent de manière cyclique et qu’ils avaient l’habitude de voir flotter des drapeaux du Hezbollah de l’autre côté de la limite. Mais certains d’entre eux ont expliqué à l’AFP que leur sentiment de sécurité s’était envolé après l’offensive du Hamas. « Nous sommes tous traumatisés, nous avons tous peur », confirme auprès de l’AFP Angela Yantian, 67 ans. « Je ne pensais pas qu’une telle chose pouvait arriver ».
Israël n’a « pas intérêt à faire la guerre dans le Nord, nous ne voulons pas envenimer la situation », a déclaré dimanche le ministre de la Défense Yoav Gallant. « Si le Hezbollah choisit le chemin de la guerre, il paiera un lourd tribut », a-t-il prévenu. Dans le cas contraire, « nous respecterons la situation et maintiendrons les choses telles qu’elles sont ».
Des villageois de Bar’am pensent eux que les sacrifices israéliens et les combats à venir auront valu le coup si le résultat est une plus grande sécurité pour Israël. « Toute organisation terroriste doit savoir que nous allons nous occuper d’eux quand ce sera le bon moment pour nous », lance Tsachi Shaked, 51 ans. « Si le bon moment, c’est maintenant, alors nous allons devoir le faire maintenant. »
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