Européennes: le scénario d’un remaniement d’ampleur en cas de défaite de LREM

23 mai 2019 09:42 Mis à jour: 23 mai 2019 16:37

Une éventuelle deuxième place de la liste soutenue par Emmanuel Macron aux élections européennes de dimanche, synonyme d’échec pour le chef de l’Etat, relance les spéculations sur un remaniement d’importance, voire sur l’avenir d’Edouard Philippe à Matignon, au lendemain du scrutin.

Au-delà de son positionnement dimanche, un net écart de la liste « Renaissance » avec celle du Rassemblement national de Marine Le Pen pourrait pousser Emmanuel Macron, qui sort d’une série de petits remaniements depuis septembre, à une vaste recomposition gouvernementale, selon des ministres et cadres de la majorité interrogés par l’AFP.

« Si on est dans un mouchoir de poche, devant ou derrière, je ne vois pas de remaniement. Si on est trois à quatre points derrière le RN, ou en dessous de 20, il y aura un mouvement de questionnement dans la majorité. Forcément il faudrait changer le dispositif », juge un pilier de la Macronie.

Les sondages, qui ont longtemps mis LREM et RN au coude-à-coude, placent désormais tous la liste du lepéniste Jordan Bardella en tête, avec une avance allant de 0,5 à 2 points et une dynamique en sa faveur.

Certains s’interrogent même en coulisses sur l’avenir du Premier ministre Edouard Philippe. « Si on est loin derrière le RN, ça va secouer. Il y aura un gros remaniement. Je ne vois pas comment on peut perdre les élections » et ne pas changer de Premier ministre, juge un ministre.

Jeudi, le chef du gouvernement a souligné avoir la confiance du président et dit refuser d’entrer dans toute « spéculation » sur les résultats. Il a déploré voir « beaucoup beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens qui se posent beaucoup, beaucoup, beaucoup de questions », y voyant « une grande preuve de fébrilité ».

Des ministres sous pression

Dans le huis clos du Conseil des ministres, Emmanuel Macron lui-même avait mis la pression à ses ministres le 30 avril, en laissant entendre qu’il y aurait des changements dans l’équipe gouvernementale en cas de défaite aux européennes. D’autant qu’un remaniement post-européennes est évoqué de longue date, notamment pour les ministres têtes de listes aux municipales.

« Il y a une mise sous pression phénoménale du gouvernement. En gros, si on est deuxième, Emmanuel Macron dit qu’il est capable de tout faire péter », affirme un conseiller ministériel. « Le problème, c’est qu’en s’exposant autant (dans la campagne), il ne se met pas en position d’avoir un fusible », souligne le même cadre.

Des ministres, comme Bruno Le Maire, ont commencé cette semaine à minimiser la portée d’une deuxième place, en jugeant qu’un score « proche » de celui d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle (24%) serait déjà un « exploit politique ».

Européennes: le RN à 25%, devant LREM (sondage)

Le Rassemblement national (25%) confirme sa position  le 23 mai en tête des intentions de vote aux élections européennes avec deux points d’avance sur La République en Marche (23%), selon un sondage OpinionWay/Tilder diffusé jeudi, à trois jours du scrutin. L’ensemble des derniers sondages donnent le RN en tête avec 0,5 à 2 points d’avance sur LREM.

Le RN et LREM gagnent chacun un point en une semaine et creusent l’écart avec l’ensemble des autres listes.

La liste Les Républicains est en léger recul à 13% (-1), devant celles d’EELV (9%, +2) et de La France insoumise (8%, =), selon cette enquête pour Les Echos et Radio Classique.

La participation est estimée à 44% (+4), en hausse à l’approche du scrutin, au-dessus de celle effectivement enregistrée en 2014 (42,4%).

(Enquête réalisée en ligne du 20 au 22 mai auprès d’un échantillon de 2.914 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas La marge d’erreur est de 0,8 à 1,8 point.)

Epochtimes.fr avec AFP

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