La procréation médicalement assistée doit être ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules, a réaffirmé mardi le Comité national d’éthique (CCNE), à propos d’un débat qui divise la société française et doit faire l’objet d’une loi. En 2013, l’adoption du mariage pour tous, sous le président socialiste François Hollande, avait été houleuse, suscitant de nombreuses manifestations d’hostilité, notamment chez les catholiques conservateurs.
« Favorable » à titre personnel à l’élargissement de la PMA, le président Emmanuel Macron, avait donc souhaité attendre l’avis du Comité d’éthique pour « construire un consensus le plus large possible », avant de l’inscrire dans une loi. En France, la PMA – qui désigne l’ensemble des techniques médicales permettant d’avoir un enfant (fécondation in vitro, don de sperme…) est aujourd’hui réservée au traitement de l’infertilité chez les couples hétérosexuels.
Le comité qui s’était déjà prononcé en 2017 pour l’extension de la PMA, a réitéré mardi sa position en estimant que l’impossibilité d’avoir un enfant est « une souffrance » qui « doit être prise en compte », même si les raisons ne sont pas biologiques. Cette position a fait débat au sein du Comité et tous ses membres n’étaient pas d’accord, a-t-il précisé.
Le CCNE a parallèlement réaffirmé son opposition à la GPA (gestation pour autrui, c’est-à-dire le recours à une mère porteuse), justifiant cette position par le « respect de la personne humaine, refus de l’exploitation de la femme, refus de la réification de l’enfant, indisponibilité du corps humain et de la personne humaine ».
Il juge enfin que la loi sur la fin de vie adoptée en 2016, qui interdit en France l’euthanasie et le suicide assisté, ne doit pas être modifiée. Cet avis fait suite à une consultation publique, organisée entre janvier et avril pour nourrir les discussions parlementaires sur la prochaine révision de la loi de bioéthique. Le gouvernement a prévu de présenter avant la fin de l’année un projet de loi qui sera débattu par le Parlement début 2019.
La présidente de La Manif pour tous – mouvement qui avait réussi à rassembler des centaines de milliers de personnes dans la rue contre le mariage homosexuel en 2012-213 – avait appelé samedi Emmanuel Macron à rejeter une « PMA sans père ». Et Ludovine de La Rochère avait prédit une « mobilisation immense » pour s’opposer à un projet de loi, si le président français tentait de « passer en force ».
DC avec AFP
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