Le premier festival Django Reinhardt a eu lieu le 19 mai 1968 à Samois-sur-Seine, en région parisienne: pour fêter l’événement, plusieurs guitaristes manouches renommés jouaient samedi dans ce village, avant une édition 2018 en présence de guitaristes du monde entier. « Quand je l’ai entendu jouer pour la première fois, je me suis dit personne ne peut jouer aussi bien », a déclaré à l’AFP le guitariste et chanteur américain George Benson, qui sera l’une des têtes d’affiche du festival cette année (du 5 au 8 juillet dans la ville de Fontainebleau, en région parisienne).
« Les manouches apportent à la musique une forme de romantisme, Django y ajoutait la classe », poursuit le musicien, avant de fredonner au téléphone « Nuages », sa composition préférée de Django, mort en 1953 et vénéré non seulement en Europe mais aussi aux Etats-Unis (son personnage est au cœur du film de Woody Allen, « Accords et désaccords », datant de 1999).
L’auteur du méga-tube « Give me the night » reviendra au festival pour la deuxième fois. Mais ce sera sa première apparition au parc du château de Fontainebleau, où le festival a déménagé en 2016 après les crues ayant inondé l’île du Berceau à Samois-sur-Seine, où il avait lieu depuis longtemps. Au départ, le festival se résumait à une simple soirée entre amis. Épisodiquement, ils se retrouvaient sur un podium prêté par la mairie pour perpétuer la mémoire de Django, dans le village où il a passé les dernières années de sa vie, où il est enterré et où il a sa statue.
Puis le festival est devenu pérenne en 1980. Profitant d’un renouveau du jazz manouche dans les années 1990, il a grossi, et s’étale désormais depuis 2010 sur cinq jours.
Au programme cette année de sa 38e édition depuis 1980, figurent le chanteur anglais Hugh Coltman et son hommage aux musiques de la Nouvelle-Orléans, le Nigérian Seun Kuti, le bassiste de jazz-funk Marcus Miller, qui en est un habitué, ou Sanseverino et ses chansons très imprégnés de swing manouche. Le jeune groupe new-yorkais de jazz-fusion Snarky Puppy y donnera son seul concert en France de l’été.
S’il a sacrifié, le succès populaire aidant, à une politique de têtes d’affiche, le festival a néanmoins toujours eu le souci de préserver ce qui fait son identité: le swing manouche. En défendront cette année les couleurs, les as de la six cordes que sont Biréli Lagrène, Stochelo Rosenberg, le Belge Faby Lapertin (Django Reinhardt était né en Belgique, où vit une importante communauté manouche), l’Allemand Gismo Graf, ou encore Brady Winterstein qui incarne la relève d’une musique se perpétuant sans cesse.
Sans oublier le Village des luthiers où se retrouvent des guitaristes venus du monde entier (France, Europe, mais aussi Etats-Unis et Australie) pour des joutes mémorables.
DC avec AFP
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