Des combats acharnés opposent Israël au Hamas dans la bande de Gaza, où après plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d’aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois sur la jetée provisoire déployée par les États-Unis, a indiqué samedi l’armée israélienne.
« Plus de 300 palettes d’aide humanitaire » ont été déchargées, les premières à entrer via la jetée flottante » provisoire américaine arrimée sur la côte de la bande de Gaza, a déclaré l’armée israélienne, dans un communiqué.
De son côté, le Hamas a tenu à souligner samedi, dans un communiqué, « qu’aucune voie d’acheminement de l’aide, y compris la jetée flottante, ne constitue une alternative aux routes sous supervision palestinienne ».
Après des jours de blocage des arrivées d’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine, l’armée américaine avait annoncé vendredi l’arrivée « d’environ 500 tonnes d’aide dans les prochains jours ».
Londres a annoncé pour sa part qu’un chargement d’aide britannique avait été « acheminé avec succès sur le littoral de Gaza en même temps que de l’aide des États-Unis et des Émirats arabes unis » via le couloir maritime chypriote, alors que la France a déclaré qu’un bâtiment de la Marine en provenance de Chypre, avec à son bord 60 tonnes d’aide, était en cours de déchargement sur le ponton américain.
L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes à Rafah qui ont fait deux morts dans le camp de Berbera, dans le centre de Rafah, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Trois otages « brutalement assassinés »
Au huitième mois de guerre contre le mouvement islamiste palestinien, l’armée a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l’attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.
Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter avaient été « pris en otage » et « brutalement assassinés » par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova dans le sud d’Israël, a déclaré son porte-parole Daniel Hagari. Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l’armée.
En parallèle, l’armée avait annoncé vendredi à l’AFP avoir mené à Jabalia les combats « peut-être les plus acharnés » dans cette zone septentrionale de la bande de Gaza depuis le début de son offensive terrestre sur le territoire palestinien fin octobre. Six personnes ont été tuées dans leur habitation bombardée dans ce secteur, selon la Défense civile palestinienne.
L’armée israélienne a affirmé avoir terminé son opération dans le quartier de Zeitoun à Gaza-Ville (nord), après une semaine de « raids précis », tuant « plus de 90 terroristes ».
Par ailleurs, un chef local de la branche armée du Jihad Islamique à Jenine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, a été tué dans une frappe israélienne, a annoncé samedi le mouvement islamiste, confirmant une information de l’armée israélienne et du gouvernement palestinien.
Dans la bande de Gaza, Israël a annoncé son intention d' »intensifier » son offensive au sol à Rafah où l’objectif affiché est d’anéantir les derniers bataillons du Hamas, malgré les craintes de la communauté internationale sur le sort des centaines de milliers de déplacés massés dans cette ville.
Appel des 13 pays
Treize pays – Japon, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Australie, Corée du Sud et sept États membres de l’UE dont la France – lui ont adressé un appel conjoint à ne pas lancer d’offensive de grande ampleur sur Rafah, qualifiée de « décisive » par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Dans leur appel commun, les 13 pays réclament aussi « des efforts supplémentaires » pour améliorer les flux d’entrée de l’aide international « par tous les points de passage concernés, y compris celui de Rafah ».
Premier soutien d’Israël, les États-Unis, qui s’opposent également à une offensive d’ampleur à Rafah, ont annoncé la visite dimanche en Israël du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, après une escale samedi en Arabie saoudite.
Depuis le déploiement le 7 mai de l’armée israélienne du côté palestinien du point de passage de Rafah, Israéliens et Égyptiens se renvoient la responsabilité de la paralysie de ce passage crucial pour l’entrée de l’aide, dont les livraisons sont aussi largement entravées aux passages côté israélien de Kerem Shalom et d’Erez. Dans ce contexte, Washington a annoncé vendredi avoir évacué 17 médecins américains qui étaient bloqués dans le territoire palestinien.
Depuis qu’Israël a ordonné aux civils de quitter les secteurs est de Rafah le 6 mai en prévision d’une offensive terrestre d’envergure, « 640 000 personnes » ont fui la ville, « dont 40 000 le 16 mai », selon le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Sur les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, quelque 1,4 million de personnes, habitants et personnes déplacées par les combats, se trouvaient jusque-là à Rafah, adossée à la frontière fermée avec l’Égypte. « Les gens sont terrifiés et essaient de s’enfuir » vers le nord et la côte, « c’est très difficile, car il n’y a pas d’itinéraire sûr pour sortir de Rafah et il n’y a certainement pas de destination sûre à Gaza », a décrit Jens Laerke, porte-parole de l’Ocha.
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