Le Royaume-Uni ne doit pas offrir d’accès préférentiel aux travailleurs issus de l’Union européenne par rapport aux non-européens après le Brexit, préconise un rapport commandé par le gouvernement publié mardi. Le Royaume-Uni doit quitter l’UE fin mars 2019, mettant un terme à la liberté de circulation.
Accueillir des professionnels en fonction de leurs degrés de compétence
Après cette date, le pays devrait choisir les personnes à accueillir en fonction de leurs degrés de compétence, a estimé le Comité consultatif indépendant sur la migration (MAC). La Première ministre Theresa May s’est montrée ouverte à cette idée, et une annonce pourrait avoir lieu lors de la conférence de son Parti conservateur, qui commence le 30 septembre.
Cependant, cette position pourrait poser problème dans les négociations de divorce avec l’UE. Face au souhait de Londres de garder une relation commerciale étroite, Bruxelles pourrait en effet demander en contrepartie un accès préférentiel pour ses travailleurs. Selon les auteurs du rapport, il faut « favoriser les travailleurs hautement qualifiés car il est clair qu’ils apportent des avantages aux finances publiques, à l’innovation et à la productivité ».
Les travailleurs hautement qualifiés hors UE acceptés chaque année et élargir l’éventail de compétences
Ils conseillent donc de supprimer le plafond instauré pour les travailleurs hautement qualifiés hors UE acceptés chaque année et d’élargir l’éventail de compétences concernées. En revanche, à l’exception des saisonniers agricoles, ils n’estiment pas nécessaire de prévoir un accès spécifique pour les travailleurs peu qualifiés, tout en concédant que cela pourrait nuire à certains secteurs qui ont connu une croissance rapide ces dernières années grâce à une main-d’œuvre bon marché, telle que l’industrie agro-alimentaire.
La question de l’immigration a été décisive lors du référendum de juin 2016 sur le Brexit. Le gouvernement est censé publier ses projets sur le sujet dans les prochains mois. Dans un entretien avec la BBC diffusé lundi soir, Theresa May a suggéré qu’elle souhaitait donner aux travailleurs de l’UE et de pays tiers les mêmes droits. Selon elle, les Britanniques ne veulent pas « voir des personnes venant de l’UE avoir automatiquement le droit de venir au Royaume-Uni » et les gens issus d’autres pays subir « un ensemble de règles ».
Le maire de Londres, Sadiq Khan (travailliste), a dénoncé les conclusions de ce rapport, prévenant que « les entreprises britanniques paieront un lourd tribut si le gouvernement ne parvient pas à protéger leur accès à une main-d’œuvre européenne à tous les niveaux de compétence ». Environ 226.000 citoyens européens sont venus au Royaume-Uni au cours de l’année se terminant en mars 2018, tandis que 138.000 en sont partis. Sur la même période, 316.000 personnes hors UE sont arrivés, alors que 81.000 sont parties.
DC avec AFP
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