Des organisations professionnelles et patronales ont appelé lundi à l’« apaisement » dans le conflit opposant les « gilets jaunes » au gouvernement, estimant que l’« exaspération » des manifestants ne devait pas conduire à un « blocage de l’économie ».
« De nombreuses entreprises commencent à percevoir les conséquences des différentes initiatives de blocages mises en place depuis ce week-end », a souligné dans un communiqué le Medef, principale organisation patronale française.
Or, « si la liberté d’expression est fondamentale, la liberté de circulation des biens et des personnes ne saurait être remise en cause », a ajouté le Medef, appelant « les pouvoirs publics à tout faire pour que l’économie française ne soit pas entravée ».
#17novembre #giletsjaunes #GiletJaune #limousin Les commerces ne sont plus livrés. Les rideaux restent baissés… pic.twitter.com/uTQ6gfafpd
— dadv (@denisdevilliers) November 20, 2018
Les blocages ne sont pas « sans conséquence » pour « le monde économique », a estimé de son côté la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), regrettant que les entreprises « fassent les frais d’une situation dont elles ne sont en rien responsables ».
« C’est pourquoi la CPME appelle à l’apaisement et réclame un geste fort du gouvernement, sous forme d’un moratoire stoppant l’application des nouvelles augmentations de taxes sur les carburants », a ajouté l’organisation patronale.
https://twitter.com/InfosFrancaises/status/1064811379440476160
L’U2P, organisation rassemblant les artisans, commerçants et professions libérales, a rappelé quant à elle que « les chefs d’entreprises de proximité et leurs salariés » avaient « un besoin impératif de se déplacer, le plus souvent en véhicule ».
« Nos entreprises sont totalement concernées par la hausse des prix des carburants et je comprends le mécontentement exprimé par les gilets jaunes », a assuré dans un communiqué son président Alain Griset.
Plutôt pacifiques de jour, les blocages se transforment la nuit venue lorsque les gilets jaunes sont remplacés par des jeunes qui se livrent au racket, pillent et incendient les commerces.https://t.co/CLiwvXdVDN
— Emi Tsakis (@ETsakis) November 20, 2018
« Néanmoins le pire serait d’organiser un blocage de l’économie et d’aggraver la situation générale », a ajouté le responsable patronal, appelant à « cesser toute action de blocage qui conduirait à mettre en danger nos entreprises ».
Ces mises en garde surviennent alors qu’une partie des « gilets jaunes » a décidé lundi de poursuivre les opérations de blocage pour la troisième journée consécutive, ciblant principalement des autoroutes mais aussi des dépôts pétroliers.
#ParayleMonial : Certains commerces accusent une lourde perte de chiffre d'affaires suite au blocage de la zone du Champ Bossu par les #giletsjaunes
> A lire dans notre dossier spécial : https://t.co/N6b09zC4tW (édition payante)— JSL Charolais (@JSLCharolais) November 20, 2018
Selon le ministère de l’Intérieur, près de 20 000 manifestants étaient encore mobilisés lundi sur quelque 350 points de blocage, contre 290 000 manifestants comptabilisés samedi sur plus de 2 000 sites.
D’après le cabinet Nielsen, les hypermarchés et supermarchés ont vu ce jour-là leur chiffre d’affaires baisser de 35 % en moyenne, en raison des fermetures de points de vente et du blocage des accès à certains magasins.
Routes vides, commerces désertés: le mouvement des "gilets jaunes" a généré une baisse de 50 % pour des grandes surfaces de la Côte d'Azur https://t.co/mrmlKORqOZ pic.twitter.com/W0Dwle7SJY
— Nice-Matin (@Nice_Matin) November 18, 2018
« Si certains commerçants ont pu récupérer dimanche une partie de l’activité perdue la veille, ce report n’est pas suffisant : au global sur le week-end, la perte de chiffre d’affaires est d’au moins 30 %« , assure de son côté le Conseil du commerce de France (CDCF).
« Cette situation fait courir des risques graves à tout le commerce », souligne le CDCF, qui demande « aux pouvoirs publics de prendre les mesures nécessaires pour rétablir la situation au plus vite ».
D. S avec AFP
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