En février, le ministère de la Santé et des Services sociaux (Department of Health and Human Services – HHS) a prolongé de 90 jours supplémentaires le contrat pour un approvisionnement régulier de souris ayant reçu des greffes de tissus provenant de bébés avortés.
C’était la deuxième fois de suite que le HHS optait pour une prolongation de 90 jours seulement au lieu d’une année complète pour le contrat, car le ministère examine toutes les recherches sur les tissus foetaux pour des raisons morales, éthiques et autres.
Le contrat avec l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) a débuté en 2013 et prévoit le paiement de plus de 1,77 million d’euros (2 millions $ US) par an pour un approvisionnement d’environ 100 souris par mois, dont 90 reçoivent des greffes de thymus foetal humain et de tissu hépatique. Les souris sont utilisées pour tester les médicaments anti-VIH.
Le HHS a lancé son examen en septembre en réponse à l’examen médiatique du contrat de l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (Food and Drug Administration – FDA) avec Advanced Bioscience Resources (ABR), un organisme à but non lucratif référé par le sénateur Chuck Grassley (R-Iowa) au FBI en 2016 (pdf) pour la vente de parties du corps de bébés avortés.
Le HHS a mis fin au contrat PEA et s’est engagé à procéder à une vérification de « toutes les acquisitions de tissus foetaux humains afin d’assurer la conformité avec les lois et règlements en matière d’approvisionnement et de recherche sur les tissus foetaux humains », a déclaré le ministère dans un communiqué du 24 septembre.
« De plus, le HHS a entrepris un examen complet de toutes les recherches impliquant des tissus foetaux… à la lumière des considérations réglementaires, morales et éthiques sérieuses impliquées. »
Le HHS a également déclaré qu’il étudierait des alternatives potentielles à l’utilisation de tissus foetaux. L’examen est toujours en cours, a déclaré le HHS au Epoch Times par courriel.
Le HHS prévoit consacrer 84 millions € (95 millions $) à la recherche sur les tissus foetaux au cours de l’exercice 2019, en baisse par rapport aux 91 millions € (103 millions $) de l’exercice précédent.
Les détracteurs de ces recherches, y compris les défenseurs de la lutte contre l’avortement, soulignent qu’elles créent une demande d’avortements tardifs chez les bébés en santé.
Souris humanisée
Depuis plus d’une décennie, les scientifiques façonnent des souris « humanisées » en utilisant des morceaux d’organes fœtaux, dont le foie, l’intestin et le thymus (ce dernier étant composé de deux petits lobes situés devant le cœur qui jouent un rôle crucial dans le système immunitaire). Les souris sont greffées de morceaux de tissus de la taille d’une graine de sésame ainsi que des cellules souches. Les souris développent alors des fonctions corporelles, comme un système immunitaire, plus semblables à celles des humains, ce qui aide les scientifiques à prédire comment d’éventuels nouveaux traitements fonctionneraient chez les humains.
Les fournisseurs d’avortements doivent obtenir le consentement des femmes pour que leurs fœtus soient utilisés dans de telles recherches. Il n’est pas clair, cependant, si les femmes savent que le tissu fœtal serait implanté chez la souris.
Avortements tardifs
Un article de recherche de 2015 (pdf) sur des expériences impliquant des souris humanisées précise que les cellules hépatiques fœtales ont été obtenues à partir de bébés avortés après 20 à 24 semaines de grossesse.
Un autre article (pdf), publié en 2017, décrit les greffes de tissus intestinaux sur des souris, qui proviennent de foetus de bébés avortés après 18 à 24 semaines « obtenus de femmes ayant eu une grossesse normale avant des interruptions de grossesse pour des raisons non médicales ».
À 18 semaines, les bébés à naître commencent à entendre, à rouler et à se retourner, et ils présentent des mouvements coordonnés des membres, selon la clinique Mayo.
À 24 semaines, les bébés ont déjà plus de 50 % de chances de survie s’ils reçoivent des soins hospitaliers à la naissance.
Les survivants d’avortements
Depuis l’interdiction fédérale de 2003 de l’avortement à la naissance partielle, les avorteurs ont adapté leurs techniques pour tuer l’enfant à naître avant même qu’il ne sorte partiellement du canal génital pendant un avortement. On y parvient parfois en injectant de la digoxine, un poison, dans le ventre de la femme. Le poison, cependant, rendent les tissus inutilisables pour les chercheurs. Certains avorteurs tuent le bébé en coupant le cordon ombilical à l’intérieur de l’utérus, ce qui prive le bébé d’oxygène et de nutriments. Pourtant, cette méthode peut déclencher le travail et le bébé peut survivre, bien que ses chances de survie soient minces à moins d’avoir au moins 22 semaines et de recevoir des soins intensifs.
« J’ai littéralement eu des femmes qui sont venues me voir et elles sont passées dans la [salle d’opération] et étaient de retour après trois minutes », a déclaré Mme Perrin Larton, chef des services d’approvisionnement d’ABR, dans une vidéo sous couverture réalisée en 2014 par l’organisation anti-avortement Live Action. « Et moi : ‘Que se passe-t-il ?’ [Et ils répondent] : ‘Oh oui, le foetus était déjà dans le canal vaginal, quand on la mettait dans les étriers, il est simplement tombé.' »
Le Sénat sous contrôle républicain a tenté à plusieurs reprises d’adopter cette année un projet de loi obligeant les médecins avorteurs à fournir aux bébés survivants d’avortement les mêmes soins que ceux que l’on attend d’un « praticien de santé raisonnablement diligent et consciencieux » pour tout autre bébé né à ce stade. Après de telles procédures, les avorteurs devraient s’assurer que le nouveau-né est transporté à l’hôpital.
Presque tous les démocrates au Sénat ont voté contre le projet de loi, empêchant le GOP d’obtenir le minimum de sept voix nécessaire pour surmonter une obstruction systématique.
Les démocrates ont qualifié le projet de loi d’attaque contre les femmes et les soins de santé, tandis que les républicains ont accusé les démocrates de soutenir l’infanticide.
Des entreprises comme ABR qui, parfois pour une somme modique, recueillent des fœtus après des avortements, semblent inciter davantage les avorteurs à laisser mourir les bébés lorsqu’ils sont accidentellement nés vivants.
Mme Larton a dit que les membres du personnel de l’ABR attendraient près de la porte de la salle d’opération pour recueillir le fœtus le plus tôt possible – avant qu’il ne soit endommagé par la carie mortelle.
« Nous obtenons les tissus, le médecin s’assure que l’interruption de grossesse est complète… nous l’obtenons immédiatement après », dit-elle.
Mise à jour : L’article a été édité pour abréger une citation du communiqué du 24 septembre du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.