Le 22 novembre a eu lieu une mobilisation générale dans la magistrature, un mois environ après le décès d’une juge, victime d’une crise cardiaque en pleine audience. Les membres de la profession dénoncent un manque de moyens délétère pour les délais de traitement, la juste prise en charge des victimes, et le temps passé par les prévenus en détention provisoire.
Greffiers, avocats et juges enchaînent les affaires mais la quantité toujours plus importante de cas en suspens génère une grande frustration. Ils ont l’impression que quoi qu’ils fassent, la pile de dossiers ne cesse de monter, quels que soient leurs efforts. Il y a de quoi désespérer, se sentir submergé. Ce sentiment se rapproche d’ailleurs de celui du personnel soignant.
Certes, le budget de la Justice augmente de 8% chaque année, et ce depuis trois ans, mais l’inflation risque d’en absorber une grande partie en 2023. Il n’est toujours qu’à 9,3 milliards d’euros et les tribunaux n’auront qu’une augmentation de crédits de 3,4%. Le reste ira notamment au système carcéral, lui aussi en difficulté à cause d’un manque criant de places pour les détenus.
Cette faiblesse structurelle donne des armes aux détracteurs de la justice, notamment aux associations d’extrême gauche, comme le montre très bien l’affaire Ocean Viking. Conscientes des faiblesses de la justice, elles multiplient les recours, les demandes d’interprètes dans des langues peu communes comme le dari ou le pachtoun du sud ou du nord, épuisant les juges qui de guerre lasse succombent à leurs demandes. Il est urgent de donner à la justice les moyens de ses missions, la première d’entre elles étant de protéger les Français.
Article écrit par Adélaïde Motte, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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