Victime d’une impressionnante escroquerie via l’application Tinder, Marie s’est confié auprès de RMC. Derrière cette arnaque d’un nouveau genre opère tout un réseau, d’ailleurs très difficile à démanteler.
La façon de procéder est toujours la même, bien rodée, avec l’amour en toile de fond. Mairie et ses amies se sont fait prendre au piège. Au total, elles ont perdu 200.000€, avec des conséquences dramatiques sur leurs vies.
« On devait se voir, mais à chaque fois il disait qu’il avait du travail »
En avril dernier, Marie a été prise dans le piège de l’amour, alors qu’elle voulait juste consulter l’application Tinder. Kim, un Coréen de 32 ans, avait toutes les qualités dont rêvait Marie. « Il m’appelait ‘ma chérie’, il voulait me présenter à sa famille, il était mignon sur ses photos. On devait se voir, mais à chaque fois il disait qu’il avait du travail, qu’il gérait une grosse entreprise. Il m’a raconté sa vie, m’a dit qu’il était humain, qu’il voulait aider les gens. Il était gentil, mignon, romantique, tout ce qu’on voit dans les films coréens », explique Marie au micro de RMC.
Rapidement, Kim mentionne auprès de Marie ses compétences en matière de crypto-monnaies. Pour ne pas éveiller ses soupçons, le Coréen lui propose d’investir des petites sommes, pour commencer, puis des sommes plus conséquentes. Constatant les profits réalisés, elle entraîne deux de ses amies. Au total, elles vont investir la somme de 200.000€.
« On pense à mettre un terme à sa vie pour que tout s’arrête en fait »
Évidemment, au moment de récupérer les gains engrangés, Kim disparait, comme par magie. « Il m’a ruiné, j’ai tout perdu », se désole Marie, ajoutant qu’elle et ses amies avaient emprunté beaucoup d’argent, puisqu’elles n’avaient « pas beaucoup de fonds ». « On a été trahies. Il a joué avec mes sentiments, avec qui je suis, il a détruit nos familles et nos vies », poursuit-elle.
« Ça a été le choc. On ne peut pas s’imaginer le tsunami que cela peut-être. Je ne dors pas. On pense à mettre un terme à sa vie pour que tout s’arrête en fait », a quant à elle indiqué Anne, l’une des amies de Marie, qui ne s’est pas plus méfié de Kim et lui a même fait « totalement confiance ».
Les trois victimes ont porté plainte, bien qu’il soit très difficile de retrouver l’auteur de cette arnaque. Elles ont par ailleurs tenté de contacter leurs banques. De son côté, Tinder a indiqué à RMC que le profil de l’arnaqueur avait été banni. L’application se dit prête à collaborer pour faire avancer l’enquête.
« C’est un phénomène qui se fait à l’échelle industrielle »
Ce type d’arnaque, appelé « pig butchering », se déroule toujours selon le même scénario, l’ingrédient principal étant une rencontre amoureuse, via une application. Une fois que l’escroc a mis en confiance sa victime, il lui conseille d’investir dans la cryptomonnaie, et le tour est joué.
« Ce sont des gangs chinois qui ont commencé à orchestrer ça », indique à RMC Carlo Handy Charles, sociologue et spécialiste de ce genre d’arnaque. Il explique que ceux-ci travaillent avec des milliers de personnes et « possèdent des bâtiments entiers où sur des étages et des étages ». « C’est une arnaque hyper bien orchestrée où ils prennent le temps de parler avec les gens du matin au soir. C’est une emprise émotionnelle très importante qui ne l’aurait pas été sans la pandémie », précise-t-il.
Le dispositif national de prévention, cybermalveillance.gouv.fr, lutte contre ce type de phénomène. Sur son site, il précise que sa mission est « d’assister les particuliers, les entreprises, les associations, les collectivités et les administrations victimes de cybermalveillance, de les informer sur les menaces numériques et les moyens de s’en protéger ».
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