Près de 40% des salariés de l’équipementier automobile Dumarey Powerglide seront licenciés à compter du 18 février, soit 237 employés sur les 580 que compte l’usine strasbourgeoise, a indiqué vendredi la CGT.
Le secteur de l’industrie automobile est en proie à une grave crise, déclenchée par une baisse des ventes de voitures, notamment en Europe et en Chine. La crise touche par ricochet les équipementiers allemands et français.
En Europe, 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au seul premier semestre 2024 dans ce secteur qui emploie 1,7 million de salariés sur le continent.
« Un plan social ciblé sur les plus âgés »
Chez Dumarey Powerglide, un plan social et économique (PSE) a été validé le 29 janvier par la direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets).
Devant la porte de l’usine, Malek Kirouane, délégué CGT, a dénoncé vendredi « un plan social ciblé sur les plus âgés ». « On a une moyenne d’âge de 52 ans, ça ne va pas être évident de retrouver un travail en fin de carrière, d’autant plus que l’industrie et l’automobile n’ont plus d’avenir », a-t-il dit. À ses côtés, une vingtaine d’ouvriers ont les larmes aux yeux : « Dans l’usine, il y a une ambiance de mort, on est tous dépités », soupire l’un d’eux.
Selon le syndicaliste, les salariés qui restent cherchent eux aussi un autre emploi, car l’avenir de l’usine reste très incertain. « Si elle termine l’année, ce serait un miracle », a-t-il estimé.
Retrait d’un donneur d’ordre
À l’issue d’une grève de 11 jours en novembre, les salariés et la direction s’étaient entendus sur une indemnité supra-légale qui permet aux salariés licenciés de partir avec une somme comprise entre 20.650 et 50.650 euros selon l’ancienneté. Une prime de 1000 euros sera également versée aux employés pour la fin du conflit, a précisé M. Kirouane.
Dumarey Powerglide appartient au groupe belge Dumarey (anciennement Punch) et produit des composants et des boîtes de vitesses pour différents équipementiers automobiles, dont l’allemand ZF, lui-même fournisseur du constructeur BMW. Mais la société ZF a annoncé la fin de ses commandes de boîtes de vitesse à compter du 30 août dernier, faisant perdre au site 85% de son chiffre d’affaires selon l’intersyndicale CGT-CFDT.
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