Le ministre de la Santé François Braun a annoncé le 31 mars dernier des tarifs hospitaliers en forte hausse pour 2023 en vue de soutenir les établissements de santé face à l’inflation et accompagner leur reprise d’activité. Deux semaines après, une étude sur les stratégies financières des ménages concernant les dépenses liées à leur santé a été publiée. Selon cette étude, les ménages prévoient, eux aussi, un budget plus conséquent pour leur santé.
Alors que l’économie française fait face à la tourmente de l’inflation, une étude rendue publique le 12 avril dernier par Cofidis et CSA Research estime que le budget prévu par les Français pour leurs frais de santé a augmenté de 75% ces cinq dernières années, pour atteindre 1249 euros en moyen annuel.
Un reste à charge trop élevé
L’étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1004 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Elle révèle que si la majorité des ménages (74%) n’a pas renoncé à se faire soigner ces 12 derniers mois, un Français sur deux témoigne de la hausse de ses dépenses liées aux soins de santé.
Cela est en cohérence avec le fait que 44% des interviewés confirment vouloir réduire leurs dépenses liées à la santé, par le biais d’une stratégie budgétaire optimisée, laquelle ressemble à une liste de bonnes pratiques, comme par exemple aller uniquement chez des spécialistes conventionnés de secteur 1, ou demander à se faire prescrire uniquement des médicaments génériques ou remboursés par la sécurité sociale.
Les Français estiment en effet que le reste à charge – ou la somme à la charge du patient après le remboursement par l’assurance maladie et éventuellement la mutuelle – est trop élevé. Selon cette étude, c’est la principale raison du renoncement au recours aux soins de santé pendant les 12 derniers mois d’environ 26% des ménages.
39% des jeunes ont des difficultés pour financer leurs soins de santé
Bien que la santé soit l’une des priorités de la stratégie budgétaire des ménages (36%), juste derrière l’alimentation (68%) et l’énergie (49%), 17% d’entre eux avouent avoir rencontré des difficultés pour régler leurs frais de santé. Parmi ces personnes, la plupart déclarent avoir dû réduire leur budget dédié aux dépenses courantes afin de financer leurs soins de santé.
L’étude constate par ailleurs que les jeunes de 18 à 24 ans sont parmi les plus affectés par la flambée de l’inflation concernant le financement des soins de santé : 39% des jeunes interviewés disent avoir connu des difficultés à payer leurs factures de santé, contre 17% de la population totale.
52% des Français ont tendance à renoncer aux soins dentaires malgré la réforme 100% santé
Par ailleurs, l’optique et le dentaire sont deux domaines de soin auxquels les ménages ont tendance à renoncer le plus souvent. En effet, la majorité des personnes interrogées estiment que le reste à charge le plus élevé est celui du dentaire (76%) ou l’optique (74%) ; et ce, malgré la réforme « 100% santé » coûtant environ un milliard d’euros, menée par le ministère de la Santé depuis quelques années maintenant, dans l’objectif d’améliorer l’accès des Français aux soins auditifs, optiques et dentaires.
Environ 52% des interviewés déclarent qu’ils renoncent souvent aux soins dentaires. Et si l’on restreint la population étudiée aux personnes âgées de plus de 50 ans, cette proportion passe à 60%.
Pour la Cour des comptes, qui a réalisé en juillet 2022 une étude sur la réforme du 100% santé, l’inflation et le coût de l’énergie constituent « une incidence sur les secteurs économiques concernés par la réforme difficilement évaluable ». Une incertitude plane donc sur les stratégies budgétaires, chez les ménages tout comme chez l’exécutif.
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