Dans un communiqué de presse du 6 juillet 2022, 136 organisations de conservation et de protection des animaux du monde entier, dont 45 ONG de pays africains, ont dénoncé la chasse aux trophées et exhorté les décideurs politiques à interdire les importations.
Le Dr Mona Schweizer de Pro Wildlife est allée jusqu’à déclarer que « la chasse aux trophées se distingue parmi les pires formes d’exploitation de la faune, [elle] n’est ni éthique ni durable. Face à la crise mondiale de la biodiversité provoquée par l’homme, il est inacceptable que l’exploitation de la faune, simplement pour acquérir un trophée de chasse, soit toujours autorisée et que les trophées puissent être encore importés légalement. Il est grand temps que les gouvernements mettent fin à cette pratique préjudiciable. »
Des interdictions similaires ont déjà été défendues dans le passé, notamment aux Etats-Unis par des membres des deux partis. Aujourd’hui, le Congrès américain se penche à nouveau sur ces revendications animalistes et envisage d’interdire l’importation de trophées de chasse en provenance de Tanzanie, de Zambie et du Zimbabwe. L’argument utilisé est que la prohibition permettrait de mieux protéger la faune locale en décourageant les Américains de voyager en Afrique.
On a tellement vu d’images odieuses de riches touristes se faire prendre en photo le pied sur un lion abattu dans un enclos, que la chasse aux trophées apparaît à beaucoup comme une horreur. La réalité est plus nuancée et les excès la masquent, car de nombreuses agences africaines de conservation de la faune dépendent de la vente de permis de chasse pour financer leurs missions. Ces revenus sont essentiels aux efforts de protection de l’habitat et aux programmes de lutte contre le braconnage et, comme l’indique Catherine E. Semcer dans un article du New York Times : « interdire la chasse aux trophées pourrait faire plus de mal que de bien à ces espèces ».
Elle note aussi qu’« aucun organisme scientifique national ou mondial n’a identifié la chasse aux trophées comme une menace majeure pour une espèce. En fait, cette chasse finance la conservation de l’habitat qui fait partie intégrante du rétablissement des espèces en voie de disparition. » Un rapport de l’ONU datant de 2010 concluait que la chasse avait « des liens significatifs avec la conservation » et estimait que les Américains représentaient 71% du marché mondial de la chasse aux trophées, de sorte que les politiques les décourageant de chasser en Afrique risquaient de saper les efforts de protection de la faune dans ces pays.
La chasse aux trophées n’est sans doute pas parfaite, mais elle fournit les revenus indispensables à la conservation des espèces en Afrique. Laissons à la journaliste, qui est membre du laboratoire de recherche sur la conservation de la faune à Oxford, le soin de conclure : « Il serait insensé de supprimer cette source de revenus ».
Article écrit par Augustin Neyrand, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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