Une institution iranienne clé a approuvé samedi un projet de loi luttant contre le blanchiment d’argent, jugée essentielle pour permettre au pays de maintenir des liens commerciaux et financiers avec le reste du monde, a rapporté l’agence de presse iranienne Irna.
Approuvé par le Conseil de discernement, qui joue un rôle essentiel dans l’élaboration de la politique iranienne, le projet de loi va « être envoyé au président du Parlement pour être ensuite transmis au gouvernement », a indiqué Gholamreza Mesbahi-Moghadam, membre de ce conseil. Le Parlement avait déjà approuvé en 2018 ce projet de loi, qui porte sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement de groupes « terroristes », mais le Conseil des gardiens de la Constitution, dominé par les conservateurs, l’avait rejeté.
Pour le Conseil des gardiens, cette loi, si elle est adoptée, donnerait aux Occidentaux un moyen de pression sur l’économie iranienne, et un droit de regard sur le financement par Téhéran d’organisations telles que le mouvement libanais du Hezbollah, un allié clé dans la région. Le gouvernement du président Hassan Rohani, lui, estime que cette loi permettrait de répondre aux demandes du Groupe d’action financière (Gafi), qui régule les efforts internationaux pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du « terrorisme ».
L’Iran est le seul pays avec la Corée du Nord à figurer encore sur la liste noire des pays ou territoires non coopératifs établie par le Gafi, qui doit se réunir en février pour faire un point sur les avancées de l’Iran pour répondre à leurs demandes. Les amendements sur la lutte contre le blanchiment d’argent font partie de l’un des quatre projets de loi proposés par le gouvernement pour y parvenir.
L’un d’eux, portant sur les moyens pour surveiller et empêcher le financement de groupes « terroristes », a été approuvé en août. Les deux autres qui permettraient à l’Iran de rejoindre les conventions de l’ONU contre le financement de groupes « terroristes » et du crime organisé ont été approuvés par le Parlement mais restent en suspens, notamment en raison de l’opposition du Conseil des gardiens.
Le Conseil de discernement, dont les membres sont nommés par le guide suprême Ali Khamenei, est chargé de régler les différends entre le Parlement et le Conseil des gardiens.
Depuis le rétablissement des sanctions américaines à la suite du retrait en mai des Etats-Unis de l’accord nucléaire conclu en 2015 avec les grandes puissances, le gouvernement est préoccupé par la situation économique du gouvernement et cherche à préserver les liens commerciaux et financiers reliant l’Iran au reste du monde.
D.C avec AFP
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