Sibeth Ndiaye à propos des journalistes convoqués par la DGSI: « Les journalistes sont des justiciables comme les autres »

23 mai 2019 10:41 Mis à jour: 24 mai 2019 11:12

« On ne peut pas dévoiler l’identité d’un agent qui appartient aux forces spéciales », a affirmé jeudi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye pour justifier la convocation par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d’une grand reporter du Monde.

Après d’autres convocations d’autres journalistes ayant enquêté sur l’exportation d’armes françaises utilisées au Yémen, Le Monde a indiqué mercredi qu’Ariane Chemin, qui a révélé l’affaire Benalla, était, elle, convoquée le 29 mai par la DGSI.

Interrogée sur Europe 1, jeudi 23 mai, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a défendu ces convocations. « Les journalistes sont des justiciables comme les autres », a-t-elle avancé.

« Il y a en France un certain nombre d’obligations qui pèsent sur tous les citoyens, et on ne peut pas dévoiler l’identité d’un agent qui appartient aux forces spéciales », a déclaré Mme Ndiaye sur Europe 1, en défendant la protection par l’État d’« un certain nombre de données qui sont nécessaires à des activités, notamment des activités de défense extérieure et des activités militaires ».

Notant que le contenu d’un article de la journaliste « a conduit à une plainte d’une personne, manifestement un agent des services extérieurs », elle a jugé que dans ce cadre « il est normal qu’en tant que justiciable Mme Chemin soit entendue dans cette affaire-là ».

L’enquête « vise (…) notamment nos informations sur le profil d’un sous-officier de l’armée de l’air, Chokri Wakrim, compagnon de l’ex-cheffe de la sécurité de Matignon, Marie-Élodie Poitout », a expliqué le directeur de la rédaction du Monde Luc Bronner dans un éditorial mercredi.

Chokri Wakrim était lié par un contrat de protection rapprochée avec un homme d’affaires russe, qui a conduit à l’ouverture d’une enquête pour « corruption », a-t-il rappelé.

De source judiciaire, Ariane Chemin est convoquée dans le cadre d’une enquête ouverte pour « révélation de l’identité d’un membre des unités des forces spéciales ». Selon des sources concordantes, cette enquête intervient à la suite d’une plainte déposée mi-avril par Chokri Wakrim.

Concernant les journalistes entendus après leur enquête sur la vente d’armes françaises, Mme Ndiaye a jugé « pas normal » qu’« une note classée secret défense se retrouve dans la nature », et a alerté sur le risque que ces « fuites », aujourd’hui « envers des journalistes », le soient « demain envers une puissance étrangère », tout en assurant que « ça ne remet pas en cause (l’)attention portée au secret des sources » par le gouvernement.

Ces convocations de journalistes ont provoqué nombre de protestations de journalistes et responsables politiques.

Epochtimes.fr avec AFP

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