Plus de 100 manifestants ont été arrêtés mercredi au Kazakhstan où Kassym-Jomart Tokaïev a été investi en tant que deuxième président de l’histoire du pays, après une élection jugée irrégulière par les observateurs et marquée par des centaines d’arrestations.
Les arrestations ont eu lieu dans la plus grande ville du pays, Almaty (1,5 million d’habitants), où des centaines de personnes avaient déjà été arrêtées durant l’élection dimanche, selon un journaliste de l’AFP.
Almaty avait des allures de ville fantôme mercredi. Les autorités avaient ordonné la fermeture des commerces dans le centre et renforcé la présence policière, en prévision d’une manifestation organisée à l’appel de l’opposant le plus virulent au régime, l’ancien banquier en exil Moukhtar Abliazov.
Moukhtar Abliazov avait déjà appelé à protester dimanche pour la présidentielle, qui avait connu les plus importantes manifestations depuis trois ans dans ce pays dirigé d’une main de fer.
Mais la police n’a pas laissé les manifestants se rassembler et en a embarqué plus d’une centaine dans des fourgons. Au total, près de 500 personnes avaient été arrêtées dimanche et au moins 200 autres lundi, selon le ministère de l’Intérieur.
La présidentielle a été remportée par Kassym-Jomart Tokaïev avec plus de 70% des voix. Homme de la transition soigneusement orchestrée depuis la démission surprise en mars de Noursoultan Nazarbaïev, qui a dirigé sans partage ce pays d’Asie centrale depuis son indépendance en 1991 et garde la main sur plusieurs institutions-clés, M. Tokaïev a été investi mercredi dans la capitale Nur-Sultan, renommée récemment en l’honneur de son prédécesseur.
Lors d’une cérémonie, ce diplomate de carrière de 66 ans a dit avoir choisi le slogan « Différentes opinions, nation unie » pour sa présidence. Il a été montré par les télévisions embrassant le drapeau national avant de prêter serment. La cérémonie, organisée en grande pompe avec hymne et tirs de canons, était présidée par M. Nazarbaïev, 78 ans.
Les observateurs internationaux ont estimé lundi que le pouvoir avait raté « un moment important pour la société kazakhe« , dénonçant « un respect insuffisant des normes démocratiques » avec une campagne laissant peu de place à la critique du pouvoir et des « irrégularités généralisées » le jour du scrutin.
M. Tokaïev a d’ores et déjà prévenu qu’il se placerait dans la continuité de son mentor, qui conserve un rôle politique majeur dans ce pays de 18 millions d’habitants.
ET avec AFP
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