Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a annoncé mercredi depuis Pyongyang une prochaine visite historique à Séoul et a accepté de fermer, devant des inspecteurs internationaux, un site d’essai de missiles.
Lors de leur troisième réunion depuis avril, M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in n’ont cependant fait état que de progrès limités sur la question cruciale de la dénucléarisation, alors même que le Sud-Coréen allait à Pyongyang pour tenter de débloquer les négociations entre le Nord et les Etats-Unis.
Consolidant leur rapprochement, les deux dirigeants ont annoncé leur volonté de faire acte de candidature commune à l’organisation des Jeux olympiques de 2032. Ils ont également promis une série d’initiatives bilatérales comme l’organisation régulière de réunions de familles divisées par la guerre de Corée (1950-53) ou un effort pour connecter leurs réseaux routiers et ferrés.
Depuis la Maison Blanche, le président américain Donald Trump, qui envisage une seconde rencontre avec l’homme fort de Pyongyang, a salué des « progrès extraordinaires » tout en n’abordant pas directement l’épineux dossier de la dénucléarisation. « Souvenez-vous d’une chose: avant que je ne devienne président, beaucoup de gens pensaient qu’une guerre avec la Corée du Nord était inévitable« , a-t-il martelé.
Le voyage à Séoul de Kim Jong Un, qui pourrait intervenir cette année, serait la première visite d’un dirigeant du Nord dans la capitale sud-coréenne depuis la fin de la guerre.
Selon leur déclaration conjointe, le Nord a accepté de « fermer de façon permanente » le site de tests de moteurs de missile et le pas de tirs de Tongchang-ri, « en présence d’experts des nations concernées ». Reste à voir si cette mesure sera suffisante pour relancer les négociations de plus en plus compliquées sur le nucléaire.
Lors de sa rencontre historique en juin avec le président américain à Singapour, M. Kim avait réitéré un engagement nord-coréen vague en faveur de la dénucléarisation de la péninsule. Mais Washington et Pyongyang divergent sur le sens de cet engagement.
Washington exige « une dénucléarisation définitive et entièrement vérifiée » tandis que Pyongyang veut une déclaration officielle des Etats-Unis pour marquer la fin de la guerre qui s’est achevée sur un simple armistice.
Pyongyang, sous le coup de multiples sanctions internationales, a effectué de nombreux lancements de missiles depuis le site de Tongchang-ri, également connu sous le nom de Sohae. Mais elle en a aussi tiré depuis d’autres endroits, ce qui relativise la portée de l’engagement pris par M. Kim. Des images satellites prises en août laissaient entendre que des opérations de démantèlement du site de test de moteurs de fusée étaient déjà en cours à Sohae.
« Kim la joue de façon brillante: Venez vérifier que je démantèle un seul site que je n’utilise plus de toute façon, pendant que je produis en masse les missiles que le site m’a permis de développer« , souligne Vipin Narang, chercheur au MIT. Pour Jeffrey Lewis, spécialiste du contrôle des armements, l’opinion généralement admise était que cette usine d’enrichissement d’uranium « avait été construite avec la claire intention d’être sacrifiée« .
M. Moon a aussi affirmé que le Nord pourrait fermer son complexe nucléaire de Yongbyon si Washington prenait « des mesures correspondantes« , une condition, là aussi, très vague.
La déclaration signée à Pyongyang l’a été treize ans jour pour jour après que le Nord se fut engagé lors des pourparlers à six « à abandonner toutes les armes nucléaires et les programmes nucléaires existants ».
Mais Séoul comme Pyongyang avaient à coeur de resserrer leurs liens, M. Kim pour faire profiter son pays de la puissance économique du Sud, M. Moon pour éloigner de la péninsule le spectre d’un dévastateur conflit intercoréen.
HS avec AFP
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