Le Bloc Québécois est « farouchement opposé » à tout projet comme Énergie Est qui verrait des oléoducs traverser le Québec, déclare le chef du parti.
Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, a rejeté l’idée de relancer le projet d’oléoduc Énergie Est qui transporterait du pétrole brut de l’Alberta à travers six provinces canadiennes jusqu’à un terminal d’exportation situé à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.
« Nous sommes farouchement opposés à tout type de transport d’hydrocarbures, sur le territoire québécois, en provenance de l’Ouest canadien, vers quelque marché que ce soit », a-t-il déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse tenue le 6 février. « Cela ne sert pas le Québec. Cela ne sert pas l’environnement. Ce n’est pas bon pour la planète. »
M. Blanchet a également affirmé que les éventuels droits de douane américains ne devaient pas servir d’excuse pour négliger les initiatives environnementales.
« Le sacrifice des intérêts dans les énergies vertes, qui font la richesse du Québec et qui répondent aux enjeux environnementaux, que l’on écarte soudainement du débat public pour dire “on est en crise” », a déclaré M. Blanchet. « Quelle belle occasion de contourner les considérations québécoises et les considérations écologiques. »
Il a également exprimé son opposition à la construction d’un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) près de Saguenay, qualifiant le projet potentiel de « zombie qui n’a jamais vraiment existé ».
Les commentaires de M. Blanchet interviennent alors que le gouvernement québécois se dit prêt à relancer le projet de GNL afin d’expédier l’énergie de l’Alberta à l’étranger.
La décision du Québec de ne pas autoriser l’installation d’une usine de liquéfaction et du terminal d’exportation proposés par GNL Québec Inc. en 2021 a ensuite été reprise par Ottawa en 2022, les deux gouvernements citant des préoccupations environnementales.
Les menaces du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane sur l’énergie canadienne pourraient toutefois avoir fait changer d’avis le Québec au sujet du projet.
Cette semaine, le ministre québécois de l’Environnement, Benoit Charette, a exprimé son ouverture aux projets énergétiques respectant les normes de protection de l’environnement, en déclarant qu’il n’était « pas fermé » à de tels projets.
Appui à l’oléoduc
Les premiers ministres de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, et de l’Alberta, Danielle Smith, ont demandé à Ottawa de soutenir le projet d’oléoduc Énergie Est, bloqué depuis longtemps, et qu’ils jugent crucial pour préparer le pays à faire face à d’éventuels tarifs douaniers imposés par Donald Trump.
La plupart des exportations de pétrole et de gaz du Canada sont destinées aux États-Unis. Tim Houston et Danielle Smith ont déclaré qu’une telle dépendance à l’égard des États-Unis rendait le Canada plus vulnérable aux tarifs douaniers imposés par ce pays sur l’énergie canadienne. Un oléoduc permettrait au Canada d’exporter son pétrole sur les marchés internationaux, ce qui stimulerait l’économie, ont-ils ajouté.
Le projet d’oléoduc de 4600 km avait initialement été soumis en 2013, mais avait finalement été abandonné par TC Energy quatre ans plus tard, en raison d’obstacles réglementaires.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a récemment déclaré qu’il n’y avait « aucune acceptabilité sociale » dans sa province pour la relance du projet. Toutefois, il a ajouté que, si les tarifs de Trump le justifiaient, il pourrait réévaluer sa position.
Le manque de soutien de M. Blanchet et de M. Legault semble toutefois aller à l’encontre des souhaits de la majorité des Québécois.
Un récent sondage d’Angus Reid a révélé que 47 % des Québécois ayant participé à l’enquête étaient d’accord pour dire que le Canada avait besoin d’un oléoduc reliant les deux océans, tandis que 27 % étaient « tout à fait d’accord ». En revanche, 22 % ne l’appuyaient pas, et 4 % n’étaient pas du tout d’accord.
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