Pyongyang est en train de démolir un site en Corée du Nord qui a accueilli des réunions de familles séparées pendant des décennies par la guerre de Corée et la division de la péninsule coréenne, a déclaré Séoul jeudi.
« La démolition du centre de réunion du mont Kumgang est un acte inhumain qui bafoue les souhaits sincères des familles séparées », a réagi un porte-parole du ministère sud-coréen de la Réunification.
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La Corée du Sud « demande instamment l’arrêt immédiat de ces actions » et « exprime ses vifs regrets ». Cette « démolition unilatérale par la Corée du Nord ne peut être justifiée sous aucun prétexte, et les autorités nord-coréennes doivent assumer l’entière responsabilité de cette situation », a ajouté le porte-parole.
La guerre de Corée (1950-1953) a laissé la péninsule divisée par une zone démilitarisée (DMZ), séparant frères et sœurs, parents et enfants, maris et femmes. Les hostilités ont pris fin par un armistice plutôt que par un traité de paix, laissant les deux Corées techniquement toujours en guerre et interdisant tout échange civil direct.
Environ 36.000 Sud-Coréens encore enregistrés en tant que « familles séparées »
Depuis 1988, plus de 133.600 Sud-Coréens se sont enregistrés en tant que « familles séparées », signifiant qu’ils avaient des parents au Nord, de l’autre côté de la DMZ. En 2025, environ 36.000 de ces Sud-Coréens sont toujours en vie, selon les données officielles, et 75% d’entre eux indiquent qu’ils ne savent même pas si les membres de leur famille de l’autre côté sont morts ou vivants.
Un membre de l’association inter-coréenne pour les familles séparées pointe la dégradation des relations entre les deux Corées, sous la présidence du président aujourd’hui déchu Yoon Suk Yeol, comme responsable de la démolition du centre de réunion.
Des retrouvailles soumises aux aléas des relations inter-coréennes
« Depuis que l’administration est entrée en fonction, tout a été coupé », a déclaré à l’AFP ce fonctionnaire qui a demandé à ne pas être nommé. « Il n’y a aucun moyen que les réunions de famille se produisent », a-t-il ajouté.
Seules quelques familles ont été tirées au sort pour participer à des réunions transfrontalières occasionnelles organisées dans la station touristique du mont Kumgang, dans le sud-est de la Corée du Nord. Les dernières ont eu lieu en 2018.
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Même par le passé, ces retrouvailles ont été soumises aux aléas des relations inter-coréennes et souvent utilisées comme outil de négociation par Pyongyang.
Une forte probabilité que les familles séparées ne soient plus jamais réunies
Et avec la détérioration des relations entre les deux pays, la réalité est qu’il est fort probable que les familles séparées ne soient plus jamais réunies.
Les premières réunions avaient eu lieu en 1985, mais il a fallu attendre le premier sommet inter-coréen en 2000 pour que ces réunions se tiennent plus régulièrement.
Ces événements étaient marqués par des scènes de retrouvailles émouvantes entre familles, qui devaient toutefois se séparer après quelques jours passés ensemble.
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Destruction des derniers ponts et voies ferrées « reliant » encore les deux pays
L’année dernière, le dirigeant Nord-coréen Kim Jong Un a décrit Séoul comme « son principal ennemi » et a renoncé à la réunification entre les deux Corées, un objectif que le gouvernement s’était pourtant fixé de longue date.
Il a aussi fait détruire les derniers ponts et voies ferrées reliant potentiellement les deux pays.
« Pour rompre tous les liens inter-coréens »
« Kim Jong Un a déclaré son intention de rompre tous les liens inter-coréens » analyse Lim Eul-chul, un professeur à l’Institute for Far Eastern Studies à Séoul.
« Je considère que cela fait partie du processus » a déclaré M. Lim a l’AFP, à propos de la démolition du centre de réunion.
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