Le cercueil du footballeur Emiliano Sala, mort dans un accident d’avion entre Nantes et Cardiff, est arrivé vendredi en Argentine, où ses obsèques sont prévues samedi, dans son village de Progreso.
Le vol de la British Airways qui transportait sa dépouille s’est posé peu après 09h00 à l’aéroport de Buenos Aires. Là un fourgon funéraire l’attendait pour la conduire dans un premier temps aux pompes funèbres de Santa Fe, la capitale provinciale, avant d’être remise à la famille samedi matin. « C’est un jour tristement historique pour Progreso. Nous n’aurions jamais imaginé, nous sommes encore en état de choc », confie à l’AFP Daniel Ribero, le président du club de football San Martin de Progreso, où Sala a joué pendant dix ans.
Après l’identification formelle du corps du footballeur argentin, extirpé de l’épave de l’avion qui s’est abîmé dans la Manche, les autorités britanniques ont donné leur feu vert à la restitution du corps à la famille. Ce n’est que samedi matin à 07h00 que commencera la veillée d’Emiliano Sala à Progreso, village de la Pampa aux pelouses impeccables, cerné de champs de soja. La plupart des 3.000 habitants iront déposer une fleur sur le cercueil de leur héros, qui a joué pour le club local, San Martin.
Comme un symbole, l’hommage est prévu dans le gymnase du club, où Sala revenait à chacune de ses visites à Progreso. « La dernière fois qu’il est venu, pendant le Mondial en Russie, il nous a demandé la permission pour venir partager notre asado (barbecue) au club… », raconte Daniel Ribero, admiratif de la simplicité du joueur.
Le club qui l’a révélé, le FC Nantes, et Cardiff, qui venait de l’acheter pour 17 millions d’euros, en conflit sur le versement des indemnités de transfert, ont chacun dépêché une délégation en Argentine. Nicolas Pallois, défenseur et meilleur ami de l’Argentin, et le secrétaire général du FC Nantes, Loïc Morin, représenteront les Canaris. Pour le club gallois, l’entraîneur Neil Warnock et le directeur général Ken Choo font le voyage.
Fils d’un routier et d’une mère au foyer, Emiliano Sala a débuté avec les seniors de San Martin de Progreso à 15 ans, avant de rejoindre Proyecto Crecer, l’académie des Girondins de Bordeaux en Argentine.
« C’était un fil de fer, tout maigre, il n’avait que 15 ans, mais on sentait qu’il avait un avenir, et il adorait s’entraîner. Pendant que ses amis allaient manger un asado, il allait courir », témoigne Daniel Demonte, entraîneur de l’équipe réserve de San Martin de Progreso. Il était présent sur le terrain le jour du premier match de Sala avec les aînés. « Ce jour-là, et c’était une finale, il a marqué. Il était heureux comme tu ne peux pas t’imaginer », se souvient-il.
Son plus grand rêve, ajoute-t-il, était de jouer en Premier League, un rêve sur le point d’être exaucé avec Cardiff, qui avait misé sur lui au mercato, pour sortir de la zone rouge et décrocher le maintien dans l’élite. Au bord du terrain, Alexis Lovato boit un maté, l’infusion traditionnelle que les Argentins boivent à tout instant de la journée, et assiste à la reprise de l’entraînement à San Martin de Progreso, reportée de plusieurs jours en raison du drame.
Avec ses deux garçons, dont l’un a une touche avec le grand River Plate, il compte se rendre à l’hommage samedi. « C’est dur, mais c’est important. C’était la gloire du club. L’année dernière, il est allé voir les enfants à l’entraînement, il était généreux », salue ce technicien en climatisation. « Il n’a jamais oublié d’où il venait. Il aurait pu choisir d’autres destinations dans le monde, mais il revenait chaque fois qu’il pouvait à Progreso ».
Le corps de ce garçon timide et adoré à Progreso sera transporté samedi vers un funérarium de Santa Fe, où il sera incinéré.
D.C avec AFP
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