La diffusion de Ouest-France empêchée par des manifestants se réclamant des « gilets jaunes »

29 décembre 2018 09:46 Mis à jour: 29 décembre 2018 09:46

Plusieurs éditions de journaux du groupe Ouest-France n’ont pu être diffusées jeudi après que des manifestants, se réclamant des « gilets jaunes », ont bloqué des camions à la sortie d’une imprimerie du groupe en Loire-Atlantique, a-t-on appris auprès de la direction.

« Cette nuit vers 23h30 une vingtaine de manifestants se réclamant des « gilets jaunes » se sont présentés à notre imprimerie de la Chevrolière, au sud de Nantes. Ils ont bloqué la sortie des camions dans lesquels étaient conditionnés des journaux qui étaient déjà imprimés », a indiqué Philippe Boissonnat, adjoint au rédacteur en chef de Ouest-France et directeur des rédactions.

Jeudi, plusieurs éditions de journaux du groupe Ouest-France n’ont pu être diffusées. (Photo : DAMIEN MEYER/AFP/Getty Images)

Selon un communiqué de Ouest-France sur internet, ils s’agissait de manifestants « mécontents de la couverture du mouvement par nos titres, déplorant que certains « gilets jaunes » aient pu être taxés d’antisémitisme suite aux incidents survenus le weekend » des 22-23 décembre.

« Au final, ce sont quelque 180 000 exemplaires qui n’ont pas pu être diffusés », a précisé M. Boissonnat.

Parmi les titres et éditions impactées : Ouest-France (éditions Loire-Atlantique et Vendée), Le Courrier de l’Ouest (édition des Deux-Sèvres), et Presse-Océan (Loire-Atlantique).

En réaction, l’ensemble des éditions impactées a été mise en ligne gratuitement sur les sites internet du groupe Ouest-France.

Selon Ouest-France, c’est la première fois depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » le 17 novembre que les journaux du groupe sont visés.

Le groupe Ouest-France a annoncé des poursuites. « On va déposer plainte dans la journée. On condamne avec force ce délit vis-à-vis de la liberté de la presse et d’empêcher de raconter aux gens ce qu’il se passe près de chez eux », a annoncé M. Boissonnat.

Un blocage d’autant plus incompréhensible pour le quotidien « que dans les éditions de Loire-Atlantique, il y avait un papier qui donnait la parole aux gilets jaunes, qui présentait quelques-uns (des manifestants) heureux de la solidarité que cela pouvait créer entre eux », a souligné M. Boissonnat.

D. S avec AFP

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