Heather Nauert devait représenter Donald Trump et les Etats-Unis à l’ONU, mais des critiques acerbes ont poussé cette ancienne journaliste de télévision à renoncer avant même qu’elle ne tente de prendre le poste.
Ainsi s’interrompt l’ascension de celle qui avait été propulsée, sans expérience politique préalable, porte-parole du département d’Etat en avril 2017. « Ces deux derniers mois ont été éprouvants pour ma famille, et c’est pourquoi il vaut mieux pour ma famille que je renonce », a déclaré dans un communiqué l’ex-présentatrice de la chaîne de télévision Fox News.
Le court communiqué a été publié après des semaines de critiques voire moqueries envers Mme Nauert. Beaucoup doutaient qu’elle soit taillée pour un poste aussi délicat, faute d’expérience. De nombreux opposants à M. Trump avaient estimé que, malgré son assurance devant les caméras, elle était dépourvue du savoir-faire nécessaire pour négocier des compromis face aux diplomates aguerris qu’envoient à l’ONU les autres grands Etats membres.
Le président américain, téléspectateur fidèle de Fox News, avait confié à la presse en décembre qu’il la trouvait idéale pour ce poste. Femme « très talentueuse » et « très intelligente », avait-il lancé. « Je pense qu’elle sera respectée par tout le monde ». Sa nomination, cependant, n’a jamais été notifiée au Sénat. Contrôlé par les républicains, il l’aurait probablement entérinée.
Mais l’ancienne journaliste n’avait pas fait d’apparition publique ces deux derniers mois. Pour se préparer à son nouveau travail, pensait-on. L’agence de presse financière Bloomberg News, citant des sources anonymes, a affirmé que la Maison Blanche avait découvert un problème en vérifiant ses antécédents: elle aurait embauché une baby-sitter étrangère dépourvue de visa de travail.
Diplômée en journalisme de l’université de Columbia à New York, cette femme de 49 ans a fait ses armes à la télévision sur la chaîne ABC et surtout à Fox News. Le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino, a précisé que le président soumettrait un nouveau candidat « prochainement ».
Le poste d’ambassadeur à l’ONU est vacant depuis le départ le 31 décembre de Nikki Haley, étoile montante des républicains qui avait démissionné au bout de deux ans sans donner de raison claire. Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a fait l’éloge de Heather Nauert dans un communiqué, faisant part de son « grand respect » après sa décision « personnelle » de se retirer.
Dans une administration aux relations exécrables avec les médias, elle se distinguait par sa relative bonne entente avec les journalistes accrédités au département d’Etat. Elle y a montré des aptitudes, sa seule gaffe étant de citer le débarquement en Normandie en 1944 comme preuve de l’histoire des bonnes relations entre les Etats-Unis et l’Allemagne.
Mais ces dernières semaines, des militants de gauche et des médias sont allés rechercher des vidéos de Fox News peu flatteuses. On y voit Heather Nauert entre autres donner libre cours à des théories complotistes selon lesquelles la charia (loi islamique) serait de plus en plus prégnante aux Etats-Unis. Mme Nauert laisse penser dans son communiqué qu’elle ne souhaite plus travailler dans le monde politique ou diplomatique. « Servir l’administration ces deux dernières années a été l’un des plus grands honneurs de ma vie », y écrit-elle.
M. Trump, qui fait peu confiance aux diplomates traditionnels, devrait selon toute vraisemblance surprendre encore avec le nom de son candidat.
« Sachant son penchant pour les vrais outsiders (comme Nikki Haley), c’est clair que les autres pays, qui envoient des diplomates de carrière expérimentés, continueront à nous secouer et être plus malins que nous là-bas », a commenté Martin Edwards, professeur associé en relations internationales à l’université américaine Seton Hall.
D.C avec AFP
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