« La justice a parlé, je suis président des Républicains », a réagi Éric Ciotti vendredi soir auprès de l’AFP, commentant la décision de la justice d’invalider son exclusion de la présidence de LR.
« Pour moi cette décision était une évidence juridique, ce qui a été fait relevait d’une forme d’amateurisme et d’une tentative de prise de pouvoir qui ne reposait sur aucune base légale », a insisté le député des Alpes-Maritimes, précisant qu’il allait « conduire cette campagne des élections législatives pour faire triompher l’alliance des droites pour battre l’extrême gauche qui représente un péril majeur pour notre pays ».
Le tribunal judiciaire de Paris a suspendu mon exclusion des Républicains.
Je conserve donc l’exercice de mes fonctions de Président.
— Eric Ciotti (@ECiotti) June 14, 2024
« Je ne veux pas que M. Mélenchon (ndlr : le leader Insoumis) devienne Premier ministre ni que Mme Rousseau (ndlr : députée écologiste) devienne ministre de l’Intérieur », a ajouté M. Ciotti, en appelant « François-Xavier Bellamy (ndlr : qui avait conduit la liste LR à l’élection européenne) et David Lisnard (ndlr : le maire de Cannes) à le retrouver pour porter cette voix d’une nouvelle espérance pour la France ».
« Suspension des deux décisions d’exclusion »
Le tribunal, statuant en référé (procédure d’urgence), a ordonné vendredi « la suspension des effets des deux décisions d’exclusion définitive prononcées à l’encontre d’Éric Ciotti les 12 et 14 juin », a indiqué le tribunal en précisant que cette suspension ne valait que « jusqu’au prononcé d’une décision au fond définitive ».
La juridiction de fond doit être saisie « dans les huit jours » par « la partie la plus diligente », a indiqué le tribunal, faute de quoi « la mesure de suspension ordonnée sera caduque ». Le tribunal a refusé par ailleurs de se prononcer sur la demande d’interdiction d’utilisation des logos et marques appartenant à l’association Les Républicains d’Éric Ciotti.
Selon l’avocat, le bureau politique ne pouvait être convoqué qu’à la demande de M. Ciotti ou de celle « d’au moins un quart des conseillers nationaux » du parti. « Le bureau politique s’est réuni au mépris des textes », a-t-il fait valoir. « Je n’ai jamais plaidé un dossier où il y a eu autant d’irrégularités en vingt-quatre heures », a-t-il souligné. Me Philippe Torre, avocat de LR tendance Ciotti, a assuré qu’« aucune disposition statutaire ne permettait à un bureau politique de désigner une personne comme président par intérim ».
« Faute lourde »
L’autre avocat de LR, Me Benoît Verger, qui défend la partie adverse, a estimé quant à lui qu’en annonçant une alliance électorale avec le Rassemblement national en vue des législatives anticipées, Éric Ciotti avait pris une décision « solitaire » qui a semé « la stupeur » au sein de sa formation. L’avocat est formel : M. Ciotti « n’avait pas le pouvoir statutaire » de prendre une telle décision d’alliance avec le RN.
Le député des Alpes-Maritimes a commis « une faute lourde » et c’est pour cela qu’il a été « sanctionné », a expliqué Me Verger. Ciotti « a violé les statuts » de son propre parti en changeant son « orientation politique », a-t-il insisté. Alors que ses dirigeants se déchirent, LR poursuit les investitures de ses candidats aux législatives des 30 juin et 7 juillet.
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