Ceci est la huitième partie de « Le muscle : l’organe qui donne de la vitalité »
Dans cette série, découvrez comment le muscle squelettique, le plus grand organe du corps, influe sur la santé et la longévité. Qu’il s’agisse de réguler les hormones et la glycémie ou de renforcer la santé du cerveau, les muscles sont bien plus qu’une simple source de force.
Nous pensons souvent que la guérison commence après une intervention chirurgicale, mais la préparation du corps avant l’intervention peut accélérer la guérison.
La guérison d’une intervention chirurgicale ou d’une maladie grave ne doit pas nécessairement commencer à l’hôpital, elle peut commencer avant, à la salle de sport.
Les recherches montrent que les patients qui se musclent avant une intervention chirurgicale, une chimiothérapie ou d’autres procédures médicales se rétablissent plus rapidement et font face à moins de complications. Alors que la médecine moderne s’oriente vers une santé proactive, la musculation avant le traitement s’est imposée comme une stratégie cruciale pour accélérer le rétablissement et obtenir de meilleurs résultats.
Une arme secrète pour la récupération
La chirurgie soumet l’organisme à un stress considérable, déclenchant une réponse hormonale immédiate qui initie la dégradation musculaire. La libération de cortisol pendant l’opération déclenche ce processus, a expliqué à Epoch Times le Dr Derek Papp, chirurgien orthopédique. Après l’opération, l’immobilité et la réduction de l’activité accélèrent encore l’atrophie musculaire.
Une étude de 2021 publiée dans la revue Nutrients a montré que le tissu musculaire commence à se dégrader dans les 48 heures suivant l’inactivité. Une étude publiée dans le British Journal of Surgery a révélé que 39 % des 173 patients ont subi une perte musculaire importante après une chirurgie abdominale majeure, ce qui augmente le risque de décès dans l’année qui suit.
« Le stress chirurgical entraîne une perte de masse et de force musculaires », explique à Epoch Times Robert Wolfe, professeur de gériatrie et expert en métabolisme musculaire. « C’est particulièrement problématique pour les personnes âgées, car elles sont souvent proches d’un seuil fonctionnel, et il est très difficile pour une personne âgée de récupérer les muscles perdus. »
Lors d’une maladie grave, d’un cancer avancé ou d’une blessure sévère, les besoins de l’organisme en acides aminés augmentent fortement, a expliqué le Pr Wolfe. Ces acides aminés, issus de la dégradation des muscles, jouent un rôle crucial dans la fonction immunitaire, la cicatrisation des plaies et le rétablissement général. Si le corps n’a pas assez de muscles pour fournir ces nutriments vitaux, la récupération peut être entravée.
Les travaux du Pr Wolfe montrent que les patients ayant une faible masse musculaire sont confrontés à des risques de récupération plus élevés, notamment à des taux de survie plus faibles après un traumatisme ou une brûlure, en raison d’un manque de protéines musculaires. Chez les patients atteints de cancer, la perte de masse musculaire pendant le traitement est associée à des résultats plus défavorables, notamment des taux de récidive plus élevés et une survie réduite.
Se renforcer pour une récupération en douceur
La préparation du corps avant une intervention chirurgicale peut avoir un impact sur le processus de rétablissement. La préadaptation, souvent appelée « prehab » (préhab), consiste à renforcer le corps avant une intervention chirurgicale ou un traitement afin d’améliorer les résultats de la convalescence. Il s’agit d’exercices ciblés qui renforcent les muscles et améliorent la résistance physique, aidant ainsi les patients à mieux supporter le stress physique des procédures médicales.
Des recherches publiées dans le Journal of Nepal Medical Association montrent que des exercices de préhabilitation structurés, en particulier des exercices de musculation, renforcent la résistance de l’organisme au stress chirurgical, ce qui se traduit par de meilleurs résultats, des séjours hospitaliers plus courts et moins de complications postopératoires.
« Il faut y penser comme à la constitution d’une réserve », a déclaré le Dr Papp à Epoch Times. « Des muscles plus forts avant l’opération permettent de mieux faire face aux exigences physiques de la convalescence. C’est comme si on partait au combat avec une armure. »
Qu’il s’agisse d’une arthroplastie du genou, d’une chirurgie cardiaque ou d’une intervention de routine, la force musculaire est essentielle pour un rétablissement rapide. Une étude réalisée en 2021 sur 57 patients et publiée dans la revue Annals of Surgery a montré qu’un programme de préhabilitation de trois semaines comprenant des exercices d’aérobic et de résistance réduisait les complications postopératoires de près de 60 % chez les patients à haut risque ayant subi une chirurgie colorectale.
Au-delà des avantages physiques, la préhabilitation a également une incidence sur la santé mentale. Renforcer le corps avant l’opération renforce la confiance en soi et réduit l’anxiété, favorisant un état d’esprit positif qui facilite le rétablissement.
Se renforcer pour le traitement du cancer
La préadaptation n’est pas réservée à la chirurgie, elle est également cruciale pour les patients qui subissent une chimiothérapie ou une radiothérapie.
Les traitements anticancéreux peuvent entraîner une perte de poids importante, dont une grande partie est liée à la perte de muscles squelettiques – une condition courante connue sous le nom de cachexie cancéreuse. Elle réduit la force et la fonction physique, affaiblissant la capacité du corps à supporter le traitement et à s’en remettre.
Se concentrer sur la force musculaire aide les patients à mieux supporter le traitement, ce qui conduit à une récupération plus rapide et à de meilleurs résultats, a déclaré à Epoch Times Scott Capozza, kinésithérapeute, spécialisé en oncologie.
La recherche montre que les patients qui s’engagent dans la préhabilitation avant la chimiothérapie ressentent moins d’effets secondaires et se rétablissent plus rapidement entre les cycles de traitement.
Une étude publiée dans Current Opinion in Supportive and Palliative Care a montré que la préservation de la masse musculaire pendant la chimiothérapie réduit les effets secondaires toxiques et améliore les taux de survie. Les patients les plus forts s’en sortent mieux, tandis que ceux qui ont perdu leur masse musculaire sont davantage exposés à des risques de complications graves.
« La préhabilitation permet aux patients de se prendre en charge en leur donnant un sentiment de contrôle à un moment où tant de choses semblent incertaines », a déclaré Scott Capozza. « Elle les aide à partir du bon pied, sachant qu’ils contribuent activement à leur force et à leur résilience face au traitement. »
Les résultats d’une étude récente de BMC Cancer ont montré que les patients atteints de cancer qui faisaient de l’exercice avant une intervention chirurgicale étaient moins anxieux et plus confiants dans leur capacité à faire face au traitement. La combinaison de l’entraînement physique et du soutien de spécialistes de l’exercice a aidé les patients à se concentrer, à apaiser leurs craintes et à renforcer leur résistance mentale avant l’opération.
« Tous les patients bénéficient de la préhabilitation », a ajouté Scott Capozza.
Renforcer ses muscles lorsque l’on est limité par une blessure ou une maladie
Le renforcement musculaire peut s’avérer particulièrement difficile en cas de maladie ou de blessure.
Pendant cette période, le maintien ou le développement des muscles peut nécessiter des exercices modifiés et une approche plus prudente afin de s’assurer que les patients sont aussi forts que possible pour le traitement à venir. Scott Capozza élabore des stratégies sur mesure pour aider les patients à développer leur force, même dans ces circonstances difficiles.
Adaptation en cas de maladie ou de blessure
Si une blessure limite une partie du corps, se concentrer sur le renforcement des zones encore mobiles.
Par exemple, si la mobilité des jambes est limitée, donner la priorité aux exercices pour le haut du corps, comme les presses assises, les extensions ou les flexions de bras. Si le haut du corps est limité, se concentrer sur les mouvements du bas du corps comme les presses de jambes, les squats légers ou les extensions de jambes en position assise. Cette approche permet de renforcer ce qui est possible sans aggraver les conditions existantes.
Utiliser des bandes de résistance pour un renforcement en douceur
Les bandes de résistance constituent un moyen souple et sans impact de renforcer les muscles sans solliciter excessivement les articulations ou les zones blessées. Elles sont particulièrement efficaces pour cibler les petits groupes musculaires ou pour effectuer un entraînement en douceur. Commencer par une résistance légère et augmenter progressivement au fur et à mesure de l’amélioration de la force.
La stabilité du tronc est essentielle
La force du tronc est essentielle à la stabilité générale et à la récupération. Les exercices comme les planches, les ponts ou les levées de jambes, qu’ils soient effectués en position assise ou debout, stabilisent le torse, améliorent la posture et réduisent le risque de blessure pendant la convalescence. « La force du tronc est essentielle à la guérison », a déclaré Scott Capozza. « Les muscles du tronc, des épaules aux hanches, soutiennent l’ensemble du corps, en particulier pendant la convalescence. »
Entraînement fonctionnel de la force
Il n’est pas nécessaire d’aller dans une salle de sport pour faire de la musculation. Il existe des exercices à domicile qui peuvent être réalisés avec des objets de la vie quotidienne. Il peut s’agir d’exercices assis-debout, d’escaliers ou de mouvements d’extension et de levage qui imitent les tâches à accomplir après l’opération. L’entraînement fonctionnel prépare les muscles aux défis spécifiques de la convalescence, en améliorant à la fois la force et la coordination.
Mettre l’accent sur la progression graduelle
Commencer par des poids plus légers, moins de répétitions ou des mouvements plus simples est essentiel pour prévenir les blessures et assurer l’adaptation des muscles. Augmenter progressivement l’intensité au fur et à mesure que la force s’améliore. La régularité est plus importante que l’intensité. Un exercice régulier et modéré permet de développer efficacement la force. « Commencer là où l’on est », dit Scott Capozza.
S’adapter aux besoins individuels
Les exercices doivent être adaptés à la condition physique de chaque personne. Pour les personnes souffrant de douleurs articulaires, les mouvements à faible impact sont essentiels. Pour les personnes à mobilité réduite, de nombreux exercices peuvent être effectués en position assise ou avec un soutien. « Il n’est pas nécessaire de faire toute la séance d’entraînement en une seule fois », explique Scott Capozza. « Répartir l’entraînement en fonction des besoins tout au long de la journée ». Être toujours à l’écoute de son corps et adapter son programme en conséquence.
Donner la priorité à la récupération
La récupération est aussi importante que l’entraînement lui-même. Le repos permet aux muscles de se réparer et de se renforcer, en particulier en cas de problèmes de santé sous-jacents ou de blessure. Une bonne récupération réduit le risque de surentraînement et garantit que les muscles sont prêts pour la prochaine séance d’entraînement.
Optimiser la nutrition
L’alimentation est essentielle à la construction et au maintien des muscles, en particulier avant une intervention chirurgicale ou un traitement. Les aliments riches en protéines, tels que les viandes maigres, le poisson, les œufs et les aliments d’origine végétale, comme les haricots et le tofu, favorisent la croissance musculaire. « Les acides aminés essentiels sont particulièrement utiles à la construction musculaire », a déclaré le Pr Wolfe, ajoutant qu’ils peuvent être obtenus par le biais de l’alimentation ou de suppléments. Ils peuvent être particulièrement bénéfiques pour les personnes souffrant d’un manque d’appétit, car ils contribuent à préserver la masse musculaire et à améliorer la récupération.
Avant de commencer un programme d’entraînement musculaire, il est important de consulter un kinésithérapeute ou un professionnel de la santé. Ils peuvent adapter les exercices aux besoins spécifiques et aider à élaborer un programme sûr et efficace qui prépare le corps à l’intervention chirurgicale ou au traitement.
En intégrant la musculation à un programme préopératoire ou de traitement, on renforce sa résistance physique et on participe activement au processus de guérison.
« Si le chirurgien ou le médecin ne mentionne pas la préhabilitation, on a le droit de la réclamer », a déclaré Scott Capozza.
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