Plusieurs départements de police américains ont publié des alertes au sujet d’une nouvelle fonctionnalité de l’iPhone qui permet de partager des coordonnées et des images entre deux appareils à proximité l’un de l’autre, avertissant que cette fonctionnalité pourrait présenter un risque pour les enfants et des personnes vulnérables.
« Si vous possédez un iPhone et que vous avez effectué la mise à jour iOS 17, une fonction appelée NameDrop a été installée. Cette fonction vous permet de partager facilement des informations de contact et des photos avec un autre iPhone en tenant simplement les téléphones tout près l’un de l’autre », a signalé la division de la police de Middletown (Ohio) dans un message publié le 26 novembre sur Facebook. « PARENTS : N’oubliez pas de modifier ces paramètres sur le téléphone de votre enfant pour qu’il soit lui aussi en sécurité !
« Avec cette fonction activée, n’importe qui peut placer son téléphone à proximité du vôtre (ou de celui de votre enfant) et recevoir automatiquement ses coordonnées incluant sa photo, son numéro de téléphone, son adresse mail, et plus encore, en tapant simplement sur votre écran déverrouillé », a indiqué le département de police de Watertown CT, Connecticut, dans un autre post.
L’option NameDrop est activée par défaut. Pour annuler cette fonction dans iOS 17 :
Ouvrez l’option « Réglages »
Appuyez sur l’option « Général »
Appuyez sur l’onglet « AirDrop », qui contrôle les fonctions de partage de fichiers du téléphone.
Une fois AirDrop sélectionné, choisissez l’option « Réception désactivée » pour désactiver NameDrop.
Le bureau du shérif du comté d’Oakland (Michigan) et le bureau du shérif du comté de Greenville (Caroline du Sud) ont émis des avertissements concernant NameDrop.
Dans son avertissement, le bureau de Greenville souligne que « le seul moyen de partager vos informations de contact est que vous et l’autre personne teniez vos téléphones à proximité l’un de l’autre, les déverrouilliez tous les deux, puis acceptiez l’échange ».
Il n’y a aucun moyen pour quiconque d’obtenir vos informations sans qu’elles n’apparaissent d’abord sur votre écran et que vous ou l’autre personne n’appuyiez physiquement sur « Accepter ».
Risques pour la sécurité des enfants
S’adressant à CBS 12, Amir Sachs, un expert en cybersécurité de Blue Light IT, a souligné que les avertissements de la police sont en grande partie dus à des préoccupations concernant la sécurité des enfants.
« Je suppose que si un prédateur voulait entrer et parvenait à placer le téléphone à proximité de celui d’un enfant, on pourrait craindre que les données de l’enfant soient transférées sur le téléphone du prédateur », a-t-il déclaré. « Mais je ne pense pas que cette crainte soit fondée sur la réalité. »
M. Sachs a souligné que les deux téléphones devraient se situer à proximité l’un de l’autre pour que la fonction NameDrop fonctionne.
Lorsque deux iPhones sont placés côte à côte, NameDrop propose aux utilisateurs deux options : « Recevoir uniquement » ou « Partager ».
L’option « Recevoir uniquement » signifie qu’un utilisateur ne recevra que les informations transmises par l’autre personne. Aucune information sur l’utilisateur n’est envoyée à l’autre personne. Le choix de « Partager » permet à l’utilisateur d’envoyer ses informations à une autre personne.
Le fait d’autoriser accidentellement NameDrop à transmettre des informations à des inconnus pose des problèmes de sécurité.
« Oui, nous savons qu’il vous permet de les partager et que vous pouvez refuser, mais de nombreuses personnes ne vérifient pas leurs paramètres et ne maîtrisent pas totalement les options de leur téléphone », a déclaré le bureau du shérif du comté d’Oakland dans son avertissement.
NameDrop est utilisé pour partager rapidement des informations de contact avec un grand nombre de personnes. Par exemple, une personne en réunion peut ajouter plusieurs contacts à son téléphone en quelques secondes au lieu de devoir taper et enregistrer chaque contact individuellement.
Risques de manipulation d’images
La mise en garde des départements de police intervient alors que les inquiétudes concernant la sécurité numérique des enfants sont de plus en plus vives. Les enfants qui partagent leurs données personnelles, et notamment leurs photos, avec des inconnus risquent d’être exploitées.
Dans une déclaration récente, le FBI a averti que l’envoi d’images à des inconnus peut amener des « acteurs malveillants » à utiliser des technologies et des services de manipulation de contenu pour générer « des images à caractère sexuel qui semblent plus vraies que nature en ce qui concerne la ressemblance avec une victime, puis les faire circuler sur les médias sociaux, les forums publics ou les sites web pornographiques ».
Yaron Litwin, expert en sécurité numérique, a informé Epoch Times que « l’une de nos recommandations est d’être un peu plus prudent avec les images mises en ligne et d’essayer vraiment de les garder dans des réseaux fermés, où il n’y a que des gens que vous connaissez. »
Compte tenu des risques posés par la manipulation d’images par l’IA, une coalition de procureurs généraux de 50 États et territoires des États-Unis a exhorté le Congrès à étudier la manière dont la technologie peut être utilisée pour produire du matériel pédopornographique et à mettre en œuvre des lois permettant de poursuivre ce type de délit.
Dans une lettre adressée le 5 septembre aux dirigeants du Congrès, les procureurs généraux ont mis en garde contre le fait que l’IA peut créer des hypertrucages (deepfakes) de vidéos d’enfants, les exposant ainsi à une exploitation potentielle.
« Que les enfants figurant sur les photos sources des deepfakes soient physiquement maltraités ou non, la création et la diffusion d’images sexualisées représentant des enfants réels menacent le bien-être physique, psychologique et émotionnel des enfants qui en sont victimes, ainsi que celui de leurs parents.
Selon un rapport du Centre national pour les enfants disparus et exploités (National Center for Missing and Exploited Children), son service d’assistance téléphonique a reçu plus de 49 millions de signalements d’images d’enfants victimes d’abus sexuels l’année dernière, contre 33 millions en 2020.
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