La Syrie a été secouée dimanche par deux attentats, le premier qualifié de « terroriste » dans le sud de Damas, avant l’explosion meurtrière d’un véhicule piégé à Afrine, ville du nord à majorité kurde, théâtre il y a un an d’une offensive turque.
A Damas, l’explosion en matinée d’un « engin explosif » dans le sud de la capitale a été perpétrée par un « terroriste », sans faire de victime, a affirmé l’agence officielle Sana, selon qui cet auteur a été interpellé. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), la « forte explosion », survenue près d’un bureau du renseignement militaire, a en revanche fait « des morts et des blessés ».
« Il y a des personnes tuées et blessées mais nous n’avons pas encore pu vérifier le bilan » exact, a déclaré à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant que l’explosion avait été « suivie de tirs ». Il s’agit de la première attaque dans la capitale syrienne en plus d’un an, selon l’ONG, qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays.
La télévision d’Etat avait initialement rapporté qu’une explosion avait été entendue près d’une autoroute dans le sud de la ville, faisant état de « premiers rapports suggérant un acte terroriste ». Le régime syrien a annoncé en mai 2018 contrôler « totalement » Damas et ses environs pour la première fois depuis 2012, après avoir chassé les djihadistes du groupe Etat islamique (EI) de leur dernier réduit dans la capitale, au terme d’un mois d’une vaste offensive.
Plus tard en matinée, c’est la ville d’Afrine, dans la province d’Alep (nord), qui a été le théâtre de l’explosion d’une bombe dans un bus. « Trois civils ont été tués et neuf autres personnes, dont des combattants, blessées lorsqu’un engin piégé a explosé dans un bus à Afrine », a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH. Cette ville a déjà été le théâtre d’un attentat le 16 décembre ayant fait au moins neuf morts, dont cinq civils.
Ce nouvel attentat coïncide avec la date anniversaire du lancement d’une offensive turque contre cette région à majorité kurde. Après le lancement de cette offensive meurtrière, Afrine a été prise en mars par l’armée turque et ses supplétifs syriens, qui en ont chassé les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie.
L’attaque à Afrine intervient en outre dans une période de vives tensions dans le nord syrien après l’annonce par Washington du prochain retrait des quelque 2.000 soldats américains positionnés plus à l’est, dans des territoires encore sous domination de forces kurdes alliées des Etats-Unis dans la lutte anti-djihadistes. La Turquie a menacé à plusieurs reprises de lancer une nouvelle offensive contre les forces kurdes, notamment dans la région de Minbej.
Mercredi dernier, 19 personnes, dont quatre Américains, ont été tuées dans un attentat suicide revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) dans cette localité, soit l’attaque la plus meurtrière contre les forces américaines de la coalition internationale en Syrie depuis 2014. Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratique par le régime, le conflit syrien s’est complexifié au fil des ans avec l’implication de puissances régionales et étrangères et de groupes djihadistes, sur un territoire morcelé.
Il a fait plus de 360.000 morts, des millions de déplacés et de réfugiés, et a bousculé l’équilibre géopolitique régional. Pays voisin inquiet d’une présence militaire iranienne à sa frontière sud, Israël a mené dimanche un nouveau raid aérien en Syrie, selon des médias d’Etat syriens. « Notre défense anti-aérienne a riposté très efficacement aux frappes aériennes israéliennes visant la région du sud et les ont empêchés d’atteindre leurs objectifs », a indiqué l’agence officielle Sana, citant une source militaire, sans préciser la cible des raids ou l’existence de victimes.
L’OSDH a pour sa part fait état de raids israéliens ayant ciblé « des entrepôts d’armes du Hezbollah ainsi que des combattants iraniens » dans le sud de Damas. L’armée israélienne a déjà frappé à de multiples reprises ces dernières années des cibles de l’Iran et de son allié le Hezbollah libanais en Syrie, qui soutiennent militairement le régime de Bachar al-Assad.
En Israël, le porte-parole de l’armée a refusé de réagir à l’annonce de nouvelles frappes: « nous ne commentons pas les informations en provenance de l’étranger », a-t-il dit. Dimanche dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait reconnu que l’aviation israélienne avait effectué deux jours plus tôt un raid contre des « entrepôts d’armes » iraniens dans l’enceinte de l’aéroport international de Damas, une rare confirmation de la part d’un responsable israélien.
D.C avec AFP
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